À l’Institut du monde arabe à Paris, une exposition fait la lumière sur le lien étroit entre foot et politique en Afrique du Nord

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Alors que l'Algérie a vu son histoire s'accélérer en quelques mois entre la victoire de la CAN 2019 et les contestations massives contre le gouvernement, l'exposition de l'Institut du monde arabe à Paris sur le football dans les pays du nord de l'Afrique n'aurait pas pu mieux tomber. Comme partout dans le monde, le lien entre la ferveur sportive et la politique est souvent rapidement fait, mais l'exposition révèle son statut particulier dans la région.

Un sport qui inquiète parfois les gouvernements

Après la victoire de l'Algérie à la CAN 2019, des supporteurs enthousiastes n'ont pas hésité à clamer leur volonté de voir le gouvernement algérien renversé, faisant un parallèle entre la victoire sportive et la victoire politique. Les supporteurs inquiètent d'ailleurs beaucoup de gouvernements dans la région, notamment en Égypte où beaucoup de matchs se jouent à huis clos.

Puis, il y a aussi les financements étrangers, notamment du Qatar, qui inquiète parfois les gouvernements. Pourtant, les petits clubs souvent loués pour leur mission d'intégration des jeunes de classes sociales défavorisées continuent d'être peu financés. Beaucoup peinent à se fournir en équipement et peuvent, heureusement, compter sur des sites comme Lajoliemaison.fr pour acheter les meilleurs équipements au meilleur prix.

Le foot et son pouvoir fédérateur

Néanmoins, l'exposition montre bien aussi combien le pouvoir fédérateur du football a été utilisé et détourné par le monde politique au fil des décennies. L'un des exemples les plus célèbres en France, c'est la victoire à la coupe du monde de 1998 et le fameux slogan « black, blanc, beur » qui invitait à un mélange culturel positif.

Bien plus tôt, lors de la colonisation française, beaucoup de joueurs maghrébins jouaient pour l'équipe de France et participaient ainsi à renforcer le sentiment d'une colonisation bénéfique pour les deux camps. Une illusion que le foot n'a pas suffi à maintenir, car les supporteurs restent toujours les vrais détenteurs de ce pouvoir fédérateur. Lors du printemps arabe, en 2011, les premiers slogans de révolte tunisiens étaient d'ailleurs apparus dans les stades de foot.

Le foot féminin et l'ombre du Qatar

L'exposition fait aussi la part belle au foot féminin qu'elle présente comme un outil d'émancipation important pour les femmes dans les pays maghrébins. Malheureusement, en Europe comme en Afrique, le foot féminin est encore trop représenté selon ses acteurs principaux. Cette exposition est alors une belle occasion d'en découvrir plus.

Enfin, le Qatar occupe une place étonnamment importante dans cette exposition. D'abord, le pays est largement mis en valeur par la partie de l'exposition abordant la coupe du monde de 2022, première coupe du monde organisée dans un pays arabe. Ensuite, une scène entière est dédiée aux joueurs du PSG. Surprenant, mais facilement expliqué par le statut de mécène de l'exposition du Qatar. Un bémol en forme de marketing déguisé, mais qui n'enlève rien à la qualité du reste de l'exposition.

À l’Institut du monde arabe à Paris, une exposition fait la lumière sur le lien étroit entre foot et politique en Afrique du Nord

Rédaction

Issa Hayatou, Ahmad Ahmad, Patrice Motsepe… Lancée en 2010, la rédaction d’Afrik-Foot en a vu défiler des présidents de la CAF. Sa plume peut parfois être acerbe mais elle a toujours le même objectif : œuvrer au développement du football africain, sans rien cacher de ses réussites comme de ses faiblesses.