Cité dans l’affaire de corruption dans le processus d’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar qui ébranle la FIFA, Jacques Anouma, ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) estime être hors de tous soupçons.
De notre correspondant à Abidjan
Jacques Bernard Anouma, ancien membre du Comité exécutif de la FIFA, n’est pas épargné par les accusations de corruptions qui agitent l’instance dirigeante du football mondial. L’ex patron de la FIF qui n’est pas le seul africain à être mis en cause, indique que ces accusations sont sans fondements.
“Vous avez quelqu'un qui, un matin sur un plateau de télévision, décide de dire que trois Africains dont moi même aurions touché un montant d'1,5 millions de dollars pour donner notre voix au Qatar, sans apporter le moindre début de preuve. Je ne parlerai pas du président Issa Hayatou, ni de l'Egyptien qui sont aussi cités. Je parlerai de moi. Cette femme (Phaedra Almajid, ancienne membre du comité de candidature de l’Emirat, ndlr), ce n'est pas la première fois qu'elle nous accuse d'avoir été corrompus” a-t-il déclaré dans une interview accordée à RFI, ce dimanche.
Face à cette situation, Jacques Anouma affiche une sérénité à nul autre pareil d’autant plus que sa délatrice à démontrer par le passé qu’elle est loin d’être digne de foi. “Je redis que ce n'est pas sa première fois. Elle avait déjà lancé ces accusations qui ont été reprises par le parlement anglais. Après elle s'est dédit en nous demandant de ne pas la poursuivre en justice, ce que nous n'avons pas fait. Quelques mois après, elle fait une déclaration pour dire qu'il y a des dirigeants africains qui ont été reçus dans une chambre d'hôtel en Angola sans citer de noms. Et curieusement sur un plateau de télévision allemand, elle cite des noms dont le mien. Dans ce cas, ceux qui diffusent ce genre d'informations devraient s'assurer que ce que cette dame dit est la vérité avant toute chose“, s’est-il plaint.
“L’affaire est en justice“
L’actuel président de l’Académie de football Amadou Diallo (AFAD) apporte de l’eau à son moulin en révélant qu’il se trouvait en Côte d’Ivoire à l’occasion de l'Assemblée générale de la CAF en 2010, contrairement aux allégations de son accusatrice. “En plus elle parle d'une période en Angola pendant la CAN 2010, à la veille de l'Assemblée générale. Malheureusement pour elle, j'étais en Côte d'Ivoire. Trois jours avant l'Assemblée générale de la CAF, j'étais en Côte d'Ivoire. Donc je ne sais pas à quel moment elle a pu me voir dans une chambre d'hôtel en Angola. Je n'ai pas réagi jusque-là parce que l'affaire est en justice. Je n'ai jamais rencontré cette dame. Je n'ai pas participé à cette assemblée générale parce que j'étais avec mon équipe, nous sommes rentrés à Abidjan où j'avais à répondre de l'élimination des Eléphants par l'Algérie en quart de finale“, s’est-il défendu.
En tout état de cause, Anouma est bien conscient que seule la justice est en mesure de le blanchir totalement dans cette affaire. C’est pourquoi l'Ivoirien souhaite attendre patiemment les résultats de l’enquête en cours. “Voilà trois semaines qu’il y a matraquage sur une affaire de corruption concernant le Qatar dont j’aurais été soumis selon une dame que je n’ai jamais vu. Aujourd’hui la justice suisse s’est emparée du dossier. Laissons la justice suisse aller au bout de son enquête pour savoir qui est coupable et qui ne l’est pas“, a-t-il demandé avant de confier : “J’ai reçu plusieurs appels parce qu’on aurait dit que j’aurais été entendu et arrêté par la justice suisse ainsi qu’Issa Hayatou. Tout ceci est faux.”