Algérie : Christian Gourcuff n’a plus la cote

Publié le par , actualisé le

Au terme d’une victoire insipide au Lesotho et d’une défaite inquiétante contre la Guinée, Christian Gourcuff est déjà au centre des critiques. Désormais lâché par la majorité des supporters, le sélectionneur de l’Algérie tentera de retourner l’opinion en faveur ce mardi lors du match amical contre le Sénégal.


Ce n’est pas la Guinée qui a puni l’Algérie mais c’est plutôt Gourcuff. Il faut le dire, l’Algérie est trop grande pour lui. Avec lui, on ne se qualifiera jamais pour le Mondial 2018“. A l'image de ce commentaire lu sur les réseaux sociaux, telle est en substance la pensée d’un certain nombre de fans algériens à l’égard du sélectionneur Christian Gourcuff depuis la défaite sans saveur des Fennecs contre la Guinée (1-2) vendredi. 14 mois après la nomination du technicien français, le temps où l’Algérie et son jeu léché écrasait tout sur son passage lors des éliminatoires de la CAN 2015 semble bien loin.

La cote de popularité de l’ancien professeurs de maths lui a permis de survivre à l’élimination précoce en quarts de finale de la CAN, mais l’accroc de mars face au Qatar (0-1) puis les deux dernières prestations insipides face au Lesotho (avec une victoire à la clé tout de même) et contre la Guinée viennent d’avoir raison de la relative patience du peuple algérien. Il faut dire que les Verts, certes affaiblis mais essentiellement en défense, n’ont pas montré grand chose contre le Syli National, loin de leurs mouvements, dribbles et redoublements de passes habituels. Du moins jusqu’à l’entrée de Yacine Brahimi.

Une Brahimi-dépendance ?

L'entrée de Brahimi change de la donne. C’est un joueur qui est essentiel, qui est même capable de changer le rapport de force avec l’adversaire. En deuxième mi-temps il n'y a pas photo, on voit du jeu, on se crée beaucoup d'occasions“, souligne le sélectionneur. C’est désormais cette Brahimi-dépendance et le jeu de possession stérile qu’elle symbolise parfois, qui sont au cœur des critiques ciblant le sélectionneur. Et ce dernier est inévitablement comparé à son prédécesseur, Vahid Halilihodzic. Peu connu pour son jeu léché, le technicien franco-bosnien incarnait cependant l’Algérie qui gagne.

Il était déjà question du lourd héritage de Vahid lors de la conférence de presse accompagnant l’annonce de la liste des joueurs retenus pour les amicaux d’octobre. “C’est différent de tenir tête à l’Allemagne en jouant regroupé en défense et en opérant par contres (en huitièmes de finale du Mondial 2014, ndlr) que de jouer une équipe comme le Lesotho, qui ne sort pas de ses 30 mètres et qui vous bloque toutes les issues. Il y a un monde d’écart entre résister et imposer son jeu. Si on veut s’affirmer sur le long terme et devenir une grande nation de foot, on doit imposer impérativement notre jeu“, se défendait l’ancien entraîneur de Lorient dans un tacle à peine masqué à “Coach Vahid”.

Lâché par l'opinion

Bourreau de l’Algérie vendredi avec la Guinée, Luis Fernandez a d’abord semblé donner raison aux détracteurs du Breton. “Je n’ai pas à critiquer, mais l’Algérie avait un style de jeu avec Vahid Halilhodzic, lui il imposait plus de rigueur et de la discipline dans le jeu“, a-t-il lâché, avant tout de même de voler au secours de Gourcuff : “Il cherche plutôt plus du jeu attractif. Après, bien sûr, lorsque vous avez des joueurs comme Feghouli, Brahimi ou Slimani, évidemment qu’on cherche les bonnes prestations. C’est pour cela qu’il faudra l’encourager et encourager ses joueurs, ils vont être meilleurs à l’avenir“, a assuré l’ancien entraîneur du PSG.

Mais Christian Gourcuff en aura-t-il seulement le temps ? D’après un sondage posté ce week-end par Dzfoot, 62% des supporters interrogés sont favorables à son départ (ils étaient 78% à vouloir son maintien après la CAN !). Et dans un mois c’est déjà le deuxième tour couperet des éliminatoires du Mondial 2018 qui se profile contre la Tanzanie. D'ici là, l'ultime test de mardi face au Sénégal ne pourra pas faire de mal.

Algérie : Christian Gourcuff n’a plus la cote

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !