Algérie : Farès Bahlouli en passe de jouer “au pays” ?

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Libre depuis son dernier passage en Ukraine au SK Dnipro-1, le meneur de jeu franco-algérien Farès Bahlouli (28 ans), qui n'a jamais évolué dans le pays des Fennecs, serait sur le point de s'engager avec une écurie algérienne dès cet été, après avoir failli signer l'hiver dernier. 

Et cette écurie n'est autre que la JS Kabylie, qui a vécu une bien drôle de saison 2022-2023. Frôlant la descente, le club mythique, classé 14ème sur 16 équipes en championnat, a tout de même réalisé un joli parcours en Ligue des champions de la CAF. Les Canaris n'avaient en effet chuté qu'en quarts de finale face à l'Espérance Tunis (0-1, 1-1). A l'aube de ce nouvel exercice, les dirigeants du club 14 fois champion d'Algérie comptent bien renforcer une équipe en déliquescence. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le club le plus prestigieux du pays ne chôme pas sur le marché des transferts. Amrane Faik, attaquant de 25 ans qui arrive en provenance du NC Magra, a déjà signé un contrat de trois saisons. Salim Boukhanchouche, le capitaine Badreddine Souyad, le portier Mohamed-Idir Hadid ainsi que Farès Nechat ont tous prolongé leur contrat. Et pour renforcer son secteur créatif, la JSK se trouve actuellement, d'après La Gazette du Fennec, en négociations avancées avec Farès Bahlouli, un nom qui parlera forcément aux supporters de l'Olympique Lyonnais.

Ancien grand espoir du foot français

Sorti du centre de formation de l'OL en 2012, Farès Bahlouli était présenté à l'époque comme un grand espoir du club rhodanien et même du football français. International français des U16 aux Espoirs (13 capes et 14 buts dans les différentes catégories), il était passé professionnel en 2012, disputant 14 matches avec les Gones avant de partir pour Monaco en 2015. Moins d'un an après son arrivée sur le Rocher, où il n'a disputé que 8 rencontres de Ligue 1 pour un but, il était prêté au Standard de Liège (D1 belge), sans fouler le pré une seule fois, avant de signer à Lille en 2017. Incapable de s'imposer avec les Dogues (19 apparitions pour 1 but), il avait tenté de se relancer à Lyon La Duchère (National) en janvier 2020. Mais le milieu de terrain n'avait eu l'occasion de disputer qu'un seul petit match avec la réserve en N3 avant que la saison ne soit arrêtée en raison du Covid-19.

Il y a un peu plus de deux ans, il s'était confié à France Football à propos de son échec à l'OL : « J'étais naïf. A Lyon, on m'a vite exposé comme la nouvelle pépite du club. On m'a lancé tôt sans réellement m'y préparer. Quand je suis devenu pro, je pensais que tout se jouait sur le terrain. Mais malheureusement, plein d'autres choses pèsent dans la balance. » expliquait-il, avant d'entrer un peu plus dans les détails : « Par exemple : lors de ma première saison avec les pros, je fais le stage à Tignes et tout se passe bien. Physiquement, je suis au top, à l'entraînement je m'amuse, je suis sûr de mes qualités. Je suis bien pendant les matches amicaux et j'ai du temps de jeu en début de saison. Puis je pars en équipe de France Espoirs. A mon retour, on me met en réserve… On vient m'expliquer que je rigolais dans le bus après une défaite à Evian (1-2, le 31 août 2013). Quelque temps après, j'apprends qu'il fallait en fait réintégrer Bafétimbi Gomis et Jimmy Briand. Le club ne voulait plus de leurs salaires conséquents mais eux ne voulaient pas partir ».

Il a sombré jusqu'en D3 ukrainienne

A l'opposé de celles de ses ex-camarades de promo Samuel Umtiti et Alexandre Lacazette, qui ont tous les deux touché les hautes sphères du football mondial, la carrière de Farès Bahlouli n'est pas un long fleuve tranquille. Début 2021, il s'engage à la surprise générale au Metalist Kharkiv, formation de D3 ukrainienne. Ce qui n'avait d'ailleurs pas manqué de faire réagir sur la toile. Les supporters lyonnais, qui gardaient une tendresse particulière pour le milieu offensif formé chez eux, s'étaient notamment renseignés pour récupérer son maillot par l'intermédiaire d'un fan qui avait entrepris les démarches sur le réseau social Twitter. Sauf que le modeste club ukrainien ne possédait pas de boutique en ligne. Leur président avait proposé de faire une commande spéciale et groupée pour la France de maillots floqués en cyrillique “Bahlouli”, au prix de 20€ pièce. En quelques heures, 500 commandes avaient été effectuées pour récupérer la précieuse relique. Farès Bahlouli avait été très touché par cet élan de soutien.

Côté terrain, l'espoir déchu s'était montré très performant au sein de l'écurie d'Europe de l'Est (28 matchs, 13 buts). Après deux saisons brillantes dans les divisions inférieures du football ukrainien, où il avait successivement remporté le championnat de D3 puis de D2, il avait décidé de signer à l'été 2022 en première division au SK Dnipro-1, qualifié pour la Ligue Europa Conférence. À l'hiver 2023, alors que son club caracole en tête du championnat et qu'il se retrouve en position de remporter la première division ukrainienne, la JS Kabylie vient aux renseignements pour un transfert du milieu offensif. Finalement, il ne signera pas et finira la saison au SK Dnipro-1, où il jouera peu (8 rencontres TCC) mais terminera tout de même vice-champion d'Ukraine. Cet été, la JS Kabylie revient donc à la charge pour recruter l'ancienne pépite de l'OL. Pour de bon ?

Algérie : Farès Bahlouli en passe de jouer “au pays” ?

Anthony Olivier

Explorateur et gratte-plume du football africain, j'aime brosser le portrait des nouvelles pépites du continent.