Maintenu dans ses fonctions de sélectionneur de l’Algérie malgré l’élimination en quart de finale de la CAN 2015, Christian Gourcuff s’est exprimé mardi en conférence de presse. S’il n’a aucune intention d’abandonner son 4-4-2, le technicien français se dit toutefois ouvert à quelques modifications. “Brahimi et Feghouli sont l’avenir de la sélection”, clame-t-il.
Le bilan
“Les Algériens doivent être fiers de leur équipe. Malgré le résultat, on a laissé une belle image sur le plan du jeu et de l'état d'esprit. Sur le plan des résultats, ce n’est jamais satisfaisant de sortir en quart de finale lorsqu’on espère obtenir le titre. On a été confrontés à des conditions très difficiles mais on le savait. Les conditions de jeu (terrain, climat) à Mongomo ne nous permettaient pas de nous exprimer. On s’en est bien sortis contre l’Afrique du Sud, c’est le match qu’on a le moins réussi, puis on est montés en puissance.”
Le 4-4-2
“Je le répèterais peut-être encore dans vingt ans, mon organisation c’est le 4-4-2, un système qui offre des automatismes. C'est ma vision du foot et c'est la seule façon d'avoir des résultats durables. Mais mon 4-4-2 n'est pas figé. Je ne suis pas totalement borné, on s’adapte en cours de match comme face au Sénégal quand Mehdi Lacen est entré (…) On a toujours joué en 4-4-2. Si des gens ont vu autre chose, ils sont forts. Même avec Nabil Bentaleb à gauche (contre le Ghana, ndlr), c’était un 4-4-2.”
Sa première CAN
“C’est une expérience enrichissante sur le plan humain et professionnel. On n’a pas eu de problème d'arbitrage. Par contre, quand je vois le traitement qu'a subi Yacine Brahimi de la part de Serey Dié, et l’arbitre qui n'a pas sorti le carton… Il y a une chose qui m'a énervé en Afrique : la simulation des gardiens dès que leur équipe mène au score.”
La discipline et l’état d’esprit du groupe
“Des rumeurs ont été inventées et ne m’ont pas plu du tout. Les remplaçants ont été irréprochables et exemplaires, alors que certains n’ont pas eu une minute de jeu en un mois. Il n'y a eu aucun problème de discipline. (…) Abdelmoumen Djabou ? Je l'aime bien, mais on est en décalage complet par rapport à l'exigence demandée. Combien de temps a-t-il joué en Coupe du monde ? C’est un gentil garçon mais quand je parle d'exigence là c’est un bon exemple.”
La CAN décevante de Brahimi et Feghouli
“Des joueurs comme Brahimi et Feghouli, qui sont des leaders de cette équipe, n’étaient peut-être pas à leur niveau des éliminatoires. C’est peut-être un regret qu’on peut avoir. Au top de leur forme, ils auraient pu faire la différence. Yacine est monté en puissance. Il a posé des problèmes à l'adversaire. L'avenir de la sélection, c’est Feghouli et Brahimi, mais pas seulement : Saphir Taïder et Nabil Bentaleb qui ont pris une autre dimension pendant la CAN. Faouzi Ghoulam et Aïssa Mandi, ce sont des joueurs qui vont arriver à maturité dans deux ou trois ans. On a de belles perspectives devant nous.”
La défense
“Je tiens à rendre hommage à Madjid Bougherra. Oui, l'axe défensif pose réflexion, pas forcément sur les buts encaissés, c'est plus au niveau du jeu. La défense était lente et trop basse. Il n'y a pas de génération spontanée on va travailler avec ceux qui sont là. Il faut de la vitesse dans ce secteur.”
L’avenir
“On a une tournée au Qatar fin mars avec des matches contre le Qatar et Oman. Cela nous permettra de préparer les éliminatoires de la CAN 2017 et du Mondial 2018. La compétition qui se prête le mieux à une équipe comme l’Algérie, c’est la Coupe du monde où les matches sont beaucoup plus propices pour qu’on s’exprime.“
