Algérie: L’attaque toujours en panne

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Six buts en quinze rencontres: 2010 n'aura pas été une année faste pour les attaquants algériens. Seuls Karim Matmour et Rafik Djebbour ont trouvé le chemin des filets. Un constat accablant qui ne rassure pas au moment où les Fennecs se doivent de l'emporter s'ils veulent aller à la Coupe d'Afrique des Nations 2012.


En 2010, l'Algérie a trouvé le chemin des filets à six reprises seulement. Et encore, compétitions officielles (Coupe d'Afrique des Nations et Coupe du monde) et matches amicaux compris, les Fennecs n'ont marqué deux buts qu'à une seule reprise: face à la Côte d'Ivoire, lors d'un héroïque quart de finale de la CAN (2-3, ap) qui a révélé la capacité de réaction de la Khadra plus que son efficacité offensive.

D'ailleurs, cette panne offensive se traduit dans les résultats: quand on ne marque pas, on ne gagne pas. Et l'Algérie n'a plus gagné depuis le 5 juin et un match de préparation au Mondial sud-africain face aux bien modestes Emirats Arabes Unis. Dernier exemple en date: le match amical de mercredi. Pourtant dominateurs, les hommes d'Abdelhak Benchikha ont été incapables de marquer face au Luxembourg (0-0), 133e nation mondiale au classement FIFA. Pas de quoi inquiéter le boss des Fennecs qui voulait positiver au terme de la rencontre, mettant en évidence la présence  de nouveaux joueurs  dans l'équipe, “en plus des défections de dernière minute” qui ont compliqué la tâche. “Je reste optimiste  pour la suite, mais il me faut du temps pour travailler les automatismes et  la synchronisation des trois compartiments et ceci ne vient pas en seulement  quatre jours de stage”, a-t-il néanmoins assuré.

Trois buts en six mois

Seul deux attaquants (Matmour et Djebbour) ont réussi à secouer les filets depuis janvier dernier, alors que les autres buts ont été l’oeuvre de milieux de terrain (Ziani, Bouazza et Guedioura) ou de défenseurs (Halliche et Bougherra). Abdelhak Benchikha a beau opter depuis sa venue pour de nouveaux attaquants, en écartant le contesté Ghezzal pour faire confiance à des joueurs du championnat national (Zerdab et Aoudia entre autres) et Benyamina, le résultat reste le même. L’Algérie ne dispose pas d’un tueur devant, un David Trézéguet ou un Didier Drogba qui pourrait finir les actions. “On a des joueurs de qualité en défense et au milieu. Maintenant, il faut se mettre à la recherche des oiseaux rares en attaque. Nous avons beaucoup travaillé mais ce travail n’est pas récompensé. Il nous a manqué l’efficacité et la réussite que les Etats-Unis ont eue”, affirmait Rabah Saâdane après le Mondial.

Le constat est désormais évident: l'oiseau rare n'a pas encore atterri au milieu des Fennecs. Face au Luxembourg, les attaquants algériens se sont illustrés par leurs transparences. Très peu d’appels en profondeurs, de décrochages, les joueurs offensifs de l'EN n'arrivent que rarement à écarter le jeu et à créer des espaces. Karim Benyamina, annoncé comme le sauveur n’a rien pu faire lui aussi. Evoluant tout seul en pointe durant prés d’une heure de jeu, il est carrément passé à côté de son match. L'attaquant de l'Union Berlin n'aura pas été le messie tant attendu. Pas plus que Abdelmalek Ziaya, serial buteur en Arabie Saoudite mais à la diète quand il revêt le maillot national. Car c'est sans doute là que le bât blesse: avec un attaquant esseulé, l'Algérie ne s'impose pas. 4-2-3-1 ou 4-5-1, en vogue en Europe, ne semble pas convenir aux attaquants algériens. Il faudra trouver la solution avant la mi-mars et la confrontation décisive face au Maroc.

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Ali Makhan