Abdelhak Benchikha n'a pas résisté à l'humiliante déculottée infligée à son Algérie par le Maroc (4-0), lors de la 4e journée des éliminatoires de la CAN 2012. Moins d'un an après son arrivée sur le banc des Fennecs, le Général claque la porte. Sa succession est ouverte.
“La nuit porte conseil.” Quelques minutes après la défaite de Marrakech, Abdelhak Benchikha, particulièrement touché, se montrait philosophe. Mais le sélectionneur algérien a tenu ses promesses : comme annoncé lors du stage de préparation en Espagne, le Général quitte son poste sur une défaite face au voisin marocain (4-0).
Pour lui succéder, la Fédération algérienne de football, devrait opter pour un entraîneur étranger. C'est le souhait de Mohammed Raouraoua, le tout-puissant patron de la FAF. Déjà contacté par le passé, Rolland Courbis n'a pas eu de nouvelles depuis un moment. S'il dispose d'une vaste expérience (OM, Bordeaux, Montpellier, Lens, Al Wahda Abu Dhabi…), le technicien français négocie plutôt la reconduction d'un an de son contrat de consultant avec RMC.
Halilhodzic en pole
Selon la presse locale, c'est Vahid Halilhodzic qui tiendrait la corde. Le technicien bosnien dispose de plusieurs atout : il parle français pour avoir joué et entraîné à Nantes, à Lille ou au PSG. A 59 ans, Coach Vahid a également exercé au Raja Casablanca et, surtout, avec la sélection ivoirienne, qu'il a emmené en Coupe du monde avec un bilan de vingt-quatre matches sans défaite. L'ancien attaquant international est surtout un formidable motivateur doublé d'un homme de poigne, intransigeant et qui ne laisse rien passer. Des qualités qui ne feraient pas de mal à une Khadra sans fonds de jeu et dont la capacité de réaction a fondu sous le soleil de Marrakech. Mais Halilhodzic ne semble pas emballé à l'idée de reprendre en main “une équipe quasiment éliminée“. A moins que la FAF n'opte pour le serpent de mer Philippe Troussier. Arabophone, spécialiste de l'Afrique (ASEC, Côte d'Ivoire, Nigeria, Maroc, FUS Rabat, Burkina Faso, Nigeria…), proche de Raouraoua, le Français est régulièrement évoqué lorsque le poste de sélectionneur de l'Algérie est libre. Perdu pour perdu, les dirigeants algériens pourraient également envisager une solution locale, le temps d'achever la campagne pour la CAN face à la Tanzanie et à la Centrafrique.
Quoi qu'il en soit, ce départ est apparu de Benchikha est apparu comme un soulagement pour de nombreux supporters algériens qui dénonce les lacunes tactiques du Général. Le désormais ex-patron de la Khadra s'est néanmoins trouvé un soutien de poids, en la personne de Rabah Saâdane, son prédécesseur sur le banc algérien. Et le respecté technicien n'y est pas allé de ma main-morte, dénonçant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. “Je suis sincèrement, choqué par cette défaite sévère essuyée contre le Maroc. Je suis déçu et triste pour mon pays, a expliqué le Cheikh au Buteur. Benchikha ne pouvait rien, c'est aux personnes qui l'ont désigné de quitter le monde du football et laisser la place aux gens compétents. Ils ont détruit tout le travail qu'on avait accompli pendant trois années. Raouraoua a voulu me faire sortir de la petite porte pour faire croire aux gens qu'il était l'unique artisan des succès de notre équipe nationale et voilà le résultat.“