En dépit des accusations de corruption portées contre sa personne concernant le scandale du Qatargate, Jacques Anouma bénéficie toujours de la confiance de hautes personnalités du football mondial. Parmi celles-ci, figue en bonne place Michel Platini, le président de l’UEFA.
De notre correspondant à Abidjan
Jacques Bernard Anouma, ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), continue de jouir d’un grand prestige dans le milieu du football international. Son image reste encore intacte, notamment auprès de Michel Platini. La preuve par la présence de l’ancien représentant de l’Afrique au comité exécutif de la FIFA aux côtés du président de l’UEFA, lors de la finale de la Ligue des champions. Selon nos informations, Anouma, au même titre que le premier ministre français Manuel Valls, faisait en effet partie du cercle très restreint des sommités invitées par Platini pour assister à cette finale qui a vu le sacre du Barça aux dépens de la Juventus (3-1).
Quand on sait que le patron du football européen nourrit l’ambition de briguer la présidence de la FIFA, cette présence de l’ancien patron du football ivoirien est loin d’être fortuite. Les deux personnalités ont visiblement profité de l’occasion pour évoquer la succession de Sepp Blatter et les bases de leur future collaboration. Toutefois, voir Platini qui s’est dressé contre Blatter, massivement soutenu par les dirigeants du football africain, à la suite de l’affaire de corruption qui secoue la FIFA, et Jacques Anouma s’afficher côte à côte, pourrait paraître surprenant. Uniquement pour ceux qui ignorent l’histoire des deux hommes. En effet, les deux pontes se connaissent et se côtoient depuis des lustres.
Anouma, potentiel patron du foot africain
Au-delà de l’amitié qui les lie, l’ancien international français accorde beaucoup plus d’estime à l’actuel président de l’AFAD (Ligue 1 ivoirienne) pour le travail abattu en une décennie à la tête de la FIF. Car c’est sous son règne que le football ivoirien s’est davantage structuré et professionnalisé. Le rayonnement actuel de la sélection nationale de Côte d’Ivoire est d’ailleurs à sa décharge. Il ne serait donc pas étonnant de voir Platini coopter l’ancien membre du comité exécutif de la CAF pour être son relais sur le continent africain en cas d’élection à la tête de la FIFA.
En s’alliant avec Jacques Anouma, le président de l’UEFA prend à défaut ses détracteurs qui le décrivent comme une menace pour les intérêts du football africain. Par la même occasion, Il tend à confirmer d’une certaine manière que l’Ivoirien est -peut-être- au dessus de tout soupçon dans le Qatargate.