Passé du Havre à Leicester en janvier 2014, Riyad Mahrez avait alors été pris de haut par les clubs français. Avant l’Algérien, d’autres ont également été snobés par les formations de leur pays de naissance, à l’image de Demba Ba, Barrada ou encore Ibrahima Traoré.
Auteur d’une première moitié de saison tonitruante (11 buts et 7 passes décisives) avec Leicester, actuel leader de Premier League, Riyad Mahrez est désormais courtisé par les plus grands clubs européens. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En janvier 2014, alors qu’il coûtait moins de 500 000 euros à six mois du terme de son contrat avec Le Havre (Ligue 2), l’ailier avait rejoint les Foxes, faute proposition des clubs de Ligue 1 française.
Une anomalie que le Fennec a toujours du mal à expliquer. “Il faut leur demander, je ne sais pas. J'ai eu des approches mais aucune proposition“, se souvient le natif de Sarcelles, qui n’est pas le premier international africain né en France dans ce cas.
Recalés en France…
Lui aussi international algérien, Nabil Bentaleb a grandi à Lille. Sans jamais avoir l’honneur de porter le maillot de sa ville natale en professionnel. Ecarté du centre de formation du LOSC à 14 ans, il rebondira en Belgique puis chez les U17 de l’USL Dunkerque. Les recruteurs anglais auront ensuite le nez plus creux que leurs homologues français en l’attirant à Tottenham où il a éclos.
Une histoire qui ressemble à celle d’Ibrahima Traoré. Recalé par Le Mans, Amiens, West Ham et à l'INF Clairefontaine en raison notamment de sa petite taille (1m72), le “Messi de Conakry” a été repéré par un agent alors qu’il jouait en bas de son quartier en région parisienne. Un essai concluant plus tard, l’international guinéen a débuté sa carrière allemande au Hertha Berlin, où il a beaucoup galéré, avant de donner la pleine mesure de son talent au Borussia Mönchengladbach.
… révélés à l'étranger
Demba Ba non plus n’a pas eu sa chance au plus haut niveau en France. Après une bonne saison à 7 buts à Rouen (CFA) en 2005/06, l’international sénégalais suscite l’intérêt de plusieurs formations de l’élite mais ni Nantes, ni Lille, ni Lens ne passent à la vitesse supérieure. L’attaquant finit donc par rejoindre la Belgique avant d’exploser à Hoffenheim. Loin du championnat de France. “La Ligue 1 ? Je ne pense pas y jouer un jour. J’ai fait toute ma carrière à l’étranger et en France, jusqu’à présent, on ne m’a jamais fait une proposition intéressante. Alors la Ligue 1, je la regarde, mais en tant que passionné“, confiait le Lion de la Teranga, pas rancunier, l’été dernier.
Même cas de figure pour Mehdi Benatia. Recalé à l’INF Clairefontaine puis à l’OM où José Anigo le bloquait, l’international marocain est descendu d’un cran, en Ligue 2, pour se révéler à Clermont puis en Italie, avant de rejoindre le Bayern Munich en 2014. Le tout sans le moindre match de Ligue 1 au compteur. “On s’est peut-être planté sur Mehdi. C’est vrai que l’on n'a pas vraiment cru à un projet avec lui“, finira par reconnaître Anigo.
S'il évolue désormais en Ligue 1, Abdelaziz Barrada a lui aussi longtemps attendu sa chance en France, en vain. Formé au Paris Saint-Germain, l'international marocain n’a pas disputé la moindre minute en professionnel avec son club de cœur. “Je ne suis, hélas, jamais rentré en jeu. C'est ma plus grosse frustration“, rappelait-il récemment. Remis en selle par Getafe, le milieu offensif y découvrira le haut niveau avant de rejoindre l’ennemi intime, l’OM, en 2014. Un parcours qui pourra laisser des regrets à son club formateur, toujours en quête de sa “perle arabe”. Même si le PSG a, entre temps, changé de dimension.