L’ancien footballeur français Basile Boli aura maille à partir avec la justice. Il devra se présenter prochainement devant le tribunal correctionnel de Nanterre, en France. Le président de l’association “Entreprendre et réussir en Afrique” (ERA) est soupçonné d’abus de confiance.
Basile Boli a été cité à comparaître, à une date encore inconnue, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, en région parisienne. L’ancien international français, président de l'association “Entreprendre et réussir en Afrique” (ERA), fait l’objet d’une enquête pour abus de confiance et recel. En cause, rapporte l’AFP, des postes budgétaires des salaires et frais de déplacement “tout à fait conséquents” «par rapport aux recettes de l'association ». ERA se définit comme « une agence de co-développement et de coopération économique entre la France et les pays africains francophones ».
L’efficacité d’ERA remise en cause
Sous l'égide du ministère français de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale, ERA avait signé une convention en septembre 2007 avec l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), alors Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (Anaem). L’association s’engageait ainsi, sur une période trois ans, à mettre en place un programme d'aide et de sensibilisation au retour volontaire d'immigrés originaires d'Afrique subsaharienne. Pour l’exécuter, ERA recevra plus de 600 000 euros de l’Anaem. Mais le partenariat est dissout en 2008. La raison : « (les) faibles résultats obtenus par ERA à fin 2008, au regard des objectifs fixés par la convention et des moyens alloués à ERA », a expliqué le ministre de l'Immigration Eric Besson. Ces propos, indique Associated Press, ont été publiés dans le Journal Officiel du 23 février 2010.
Basile Boli avait déjà été placé en garde à vue en novembre dernier par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 21 février 2009 sur la gestion d'ERA. Après sa libération, l'ancien footballeur, né en Côte d'Ivoire, avait adressé un communiqué à l’AFP où il se déclarait « injustement soupçonné ». « Je tiens à rappeler mon attachement et mon dévouement au continent africain », avait-il ajouté. Soutien du président Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007, Basile Boli fut secrétaire national en charge du codéveloppement à l'UMP, l'actuelle majorité présidentielle.