Bournemouth : le paradoxe Christian Atsu

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Brillant en sélection avec le Ghana et élu meilleur joueur de la CAN 2015, Christian Atsu peine pourtant à s’imposer en club. Prêté par Chelsea à Bournemouth, le virevoltant ailier n’a toujours pas disputé la moindre minute de Premier League cette saison. Pas de quoi entamer son rêve de s’imposer un jour chez les Blues.


Indispensable en sélection mais second couteau en club. Tel semble être le destin de Christian Atsu depuis plus d’un an. Arrivé à Chelsea à l’été 2013, le Ghanéen de 23 ans a été expédié en prêt depuis. D’abord au Vitesse Arnhem, partenaire habitué à polir et faire briller les jeunes pousses des Blues, où cela s’est plutôt bien passé pour lui (5 buts et 6 passes décisives en 26 matches). Puis à Everton la saison passée où les choses ont été beaucoup plus compliquées (une seule titularisation en Premier League). Cet été, Atsu a enchaîné avec un troisième prêt à Bournemouth. Mais là encore, ça coince.

La faute à une blessure contractée pendant la pré-saison. Mais pas seulement. Apte depuis une quinzaine de jours, le Black Star n'a pourtant toujours pas disputé la moindre minute en Premier League avec le promu. Une situation sur laquelle l’intéressé s’est expliqué. “Bien sûr que je ne suis pas heureux de ne pas jouer. Je suis ici pour jouer“, concède-t-il à la BBC. “Mais partir en prêt est très difficile. Vous devez déménager et emmener votre famille avec vous, ce n’est pas facile.

Le blues de l'artiste ?

En tout et pour tout, le Ghanéen n’a disputé que 77 minutes en club cette saison, fin août en Capital One Cup contre Hartlepool United (4-0). Une rencontre où les acclamations du public l'ont touché. “Les supporters ont été fabuleux avec moi. Maintenant, je vais mieux et j’espère avoir ma chance bientôt et jouer plusieurs matches“, lance-t-il, bien conscient que son faible temps de jeu freine sa progression. “Si je ne joue pas ici, il n’y aucune possibilité pour que j’ai une chance à Chelsea“, reconnaît-il, tout en rappelant que jouer pour les Blues reste “son rêve“.

Le cas Atsu est d’autant plus interpellant que le Ghanéen brille en sélection (9 buts et 6 passes décisives en 38 capes), où sa vitesse, son sens du dribble et sa précision de passe comme de frappe font des ravages. En point d’orgue, la dernière CAN, qui a vu les Black Stars atteindre la finale et Atsu être sacré meilleur joueur de la compétition, avec notamment un but d’anthologie contre la Guinée en quarts de finale. En septembre, c’est encore le Ghana qui lui a permis d’accumuler du temps de jeu, avec deux titularisations contre le Congo (amical) et le Rwanda (éliminatoires de la CAN 2017).

Pourtant, l’ancien buteur du FC Porto l’assure, il ne néglige pas ses performances en club. “Les deux maillots sont importants, mais le club l’est encore plus, car quand vous jouez en club, votre équipe nationale pense à vous. La sélection m’a permis de retrouver la forme“, soutient-il. Mais pourquoi alors ne se traduit-elle pas en club ? L’intéressé à sa petite idée. “L’une des plus grandes différences entre le foot au Ghana et en Europe, c’est qu’en sélection on chante et danse ensemble avec les matches. On prie et en même temps on ressent la complicité dans l’équipe“, souligne-t-il sur le site officiel de son club. Pour compter sur un Christian Atsu au top, Eddie Howe, l’entraîneur de Bournemouth, serait donc bien inspiré de revoir le protocole d'avant-match.

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Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !