CAF: Hayatou accusé de corruption

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A deux jours de l'attribution des Coupe du monde 2018 et 2022, la FIFA se serait bien passé d'une nouvelle polémique. Tant pis, l'instance basée en Suisse devra faire avec: trois membres du comité exécutif, dont le patron camerounais de la CAF, Issa Hayatou, sont accusés d'avoir accepter des pots de vins dans les années quatre-vingt-dix.


La FIFA et Issa Hayatou, président de la Confédération africaine (CAF), sont dans l’œil du cyclone. Après avoir été souillée par des accusations de corruption, l'instance dirigeante du football mondial pensait avoir fait le ménage. Raté, le patron du foot africain, également membre du comité exécutif de la FIFA, a été mis en cause par la BBC.

Le Camerounais est en effet soupçonné d'avoir accepté des pots de vin dans les années 90 d'une société suisse à qui la FIFA avait accordé des contrats marketing. Selon un documentaire diffusé par la BBC, la chaîne de télévision publique britannique, trois membres du comité exécutif, chargé entre autres de désigner le pays hôte du Mondial, auraient reçu de l'argent entre 1989 et 1999. Parmi eux se trouve le président camerounais de la CAF. Les auteurs l'accusent d'avoir reçu 15 000 € en 1995 de la société de marketing International Sports and Leisure (ISL), qui avait obtenu l'exclusivité des droits pendant plusieurs Coupes du monde avant d'être liquidée en 2001.

Hayatou dans le viseur

L'auteur du documentaire, Andrew Jennings, a obtenu des documents internes de la société selon lesquels 175 versements illégaux, représentant 100 millions de dollars (76 400 000 €) et servant à corrompre plusieurs hauts responsables de la FIFA, auraient eu lieu entre 1989 et 1999. Le patron du football brésilien, Ricardo Teixeira et le président de la Confédération sud-américaine Nicolas Leoz sont également mis en cause. Les mêmes accusations avaient été faites lundi par le journal suisse Tages-Anzeiger.

Ces nouvelles accusations embarrassent fortement la FIFA alors que son comité exécutif doit désigner ce jeudi les pays hôtes des Mondiaux 2018 et 2022. Or, tous les dirigeants impliqués dans ces différentes affaires font partie de ce comité. Autant dire que de lourds soupçons de corruption vont peser sur ce vote. A titre de rappel, le Nigérian Amos Adamu, le Tahitien Reynald Temarii, le Tunisien Slim Aloulou, Ahongalu Fusimalohi, Amadou Diakité et Ismael Bhamjee avaient été suspendus du comité exécutif dans l’affaire de corruption qui a éclaboussé la FIFA récemment.

Si les trois hommes n'ont pas encore répondu, la FIFA a rejeté ces allégation, indiquant dans un communiqué que ces dossiers existaient depuis de “nombreuses années” et que “les autorités suisses compétentes ont enquêté”. “Dans un verdict du 28 juin 2008, la Cour criminelle de Zoug n'a condamné aucun membre de la FIFA. […] L'enquête et l'affaire sont définitivement closes.é

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Nicholas Mc Anally