2011, année d'élections pour la Confédération africain de football. Devant l'omnipotent Issa Hayatou, les différents opposants se préparent. A commencer par le Sud-Africain Danny Jordaan, qui pourrait bien profiter des récentes accusations de corruption qui font vaciller le dirigeant camerounais, président de la CAF depuis 1988.
Patron du football africain depuis 1988, Issa Hayatou est de plus en plus contesté. Malgré un bilan sportif plus qu'honorable, le dirigeant camerounais a chuté de son piédestal avec les accusations de corruption qui entourent sa fonction au sein de la FIFA. Les élections pour la présidence de la CAF auront lieu en 2011 et, déjà, la résistance s'organise.
Après l'Ivoirien Jacques Anouma, président de la Fédération ivoirienne de football de s'annoncer, c'est au tour du Sud-Africain Danny Jordaan de poser ses pions. En fin stratège politique, l'administrateur sportif de 59 ans s’est fait un nom dans les couloirs du football mondial en assurant une certaine réussite à la première Coupe du monde organisée sur le continent africain. Fort de cette notoriété et de son succès, Jordaan serait en train de faire les yeux doux aux nations du Centre et de l'Est de l'Afrique afin de s'assurer des votes de la CECAFA (Burundi, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Rwanda, Somalie, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Zanzibar).
Soutenu par la SAFA
Jordaan est en position de force, d'autant qu'il bénéficie du soutien de la fédération sud-africaine, tête de pont de la COSAFA. La SAFA n'en doute pas: il serait l’homme parfait pour apporter un changement nécessaire au football africain. “Notre position est claire, nous voulons transformer le football. Pas seulement en Afrique mais également dans le reste du monde, a affirmé Mwelo Nonkonyama, le vice-président de la fédération sud-africaine. Nous avons déjà mené de vastes consultations à cet égard. Nous devons connaître la position de la CAF. Nous ne voulons contrarier personne, nous souhaitons seulement faire la différence. Le changement doit intervenir mais il faut que cela se fasse pour le mieux. Nous allons désigner une personne ayant une connaissance approfondie du jeu. Et Danny Jordaan est une personne qui a démontré ces qualités.”
Malgré une image écornée par les scandales récents, Hayatou dispose toujours d'une sacrée influence Et d’un bilan sportif non négligeable : secrétaire général de la fédération camerounaise à 28 ans à peine avant d’en devenir le président, il siège au comité exécutif de la CAF depuis 1986. Cinquième président de l’instance africaine, élu en remplacement de l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema, c’est sous son règne que Camerounais, Sénégalais et Ghanéens ont atteint leurs meilleurs résultats en Coupe du monde (quarts de finale en 1990, 2002 et 2010) tandis que le nombre de places allouées aux Africains passait de deux à cinq.