Organisé ce week-end au Caire, le symposium de la CAF a fait l'unanimité parmi les participants. Les discussions ont surtout porté sur l'apport indéniable que représente le recours aux joueurs locaux. Les leçons de management de Vicente Del Bosque ont également fait forte impression. Compte-rendu.
Il y avait du beau monde les 12 et 13 mai au Caire. A l'occasion d'un symposium visant à faire le bilan des deux dernières éditions de la CAN, la Confédération Africaine de Football (CAF) a mis les petits plats dans les grands, conviant notamment l'entraîneur des champions du monde et d'Europe en titre, Vicente Del Bosque en guest star.
Devant un parterre d'entraîneurs et de directeurs techniques du continent, les deux derniers vainqueurs de la CAN, Stephen Keshi, sélectionneur du Nigeria et Hervé Renard, son homologue de la Zambie, ont, entre autres, pris la parole. Les deux équipes nationales possèdent un point commun : leur choix affirmé de recourir aux joueurs locaux. En février, les Super Eagles ont été sacrés en Afrique du Sud avec six joueurs issus du championnat nigérian, notamment Sunday Mba, qui s'est révélé lors de la compétition.
Keshi : “faire confiance aux techniciens locaux“
“Je pense que les locaux doivent devenir l’ossature de nos sélections nationales en Afrique en compagnie d'une demi-douzaine de joueurs évoluant à l’étranger. Il faudra beaucoup de travail. Cela ne dépend pas du sélectionneur mais de l’avancement de nos clubs, leur préparation, leur rigueur. C’est la voie à laquelle je crois“, a soutenu l'entraîneur des Super Eagles en marge du congrès. “Les joueurs restés au pays, doivent bénéficier du même statut que ceux partis à l’étranger. Ils seront la base du football africain de demain“, a plaidé Stephen Keshi.
Hervé Renard a abondé dans le même sens et souligné que cinq des joueurs zambiens vainqueur de la CAN 2012 avaient déjà terminé troisièmes de la CHAN 2009 (Championnat d'Afrique des nations, réservé aux joueurs évoluant sur le continent), témoignant de la continuité existante entre les deux compétitions. Les participants ont aussi appelé à favoriser le recours aux techniciens locaux. “C’est au moins aussi important que d’appeler des joueurs locaux en sélection. Il faut croire en eux“, a rappelé Stephen Keshi.
Les cours de management de Vicente Del Bosque
Autre grand thème du week-end : le management. Pour perfectionner leurs connaissances dans ce domaine, les sélectionneurs africains ont pu compter sur un professeur de choix : leur homologue Vicente Del Bosque, sélectionneur de l'Espagne, élu meilleur entraîneur de l'année 2012.
Le technicien ibérique a voulu aborder les problématiques relatives à la discipline des joueurs, estimant qu'il est préférable “de convaincre plutôt que d'imposer” à ses protégés. Del Bosque n'a pas hésité à dévoiler ce qu'il considère comme le secret de sa réussite à la tête de la Roja : sa maîtrise de la résolution des conflits, qu'il convient de “traiter avec calme et patience, en sachant faire usage d’humour“.
Pour atteindre le succès, l’Espagnol a mis en avant les vertus de “la confiance mutuelle” mais aussi la nécessité “d’entraîner tout le groupe vers un même objectif, en suscitant de l’enthousiasme“. Del Bosque a clos son exposé en citant le basketteur américain Michael Jordan pour insister sur l'importance du collectif :”Le talent gagne les matches, le travail d’équipe gagne les championnats“.
Rendez-vous est pris pour 2014
La CAF a encouragé les techniciens présents à organiser des manifestations similaires au sein de leurs fédérations respectives afin de faire remonter les réflexions effectuées lors du symposium. Ravis, l'ensemble des participants ont souhaité que de tels rassemblements aient lieu au minimum une fois par an.
“Ces événements aident beaucoup à la diffusion des nouvelles techniques d’entraînement. Ils permettent de les comparer, de les décortiquer afin de les faire partager par les uns et les autres. C’est une opportunité d’échanges incomparable“, s'est notamment réjoui Hervé Renard.
Alors, rendez-vous en 2014… avec davantage de techniciens issus du continent africain ? Ce sera l'occasion de voir si les élèves ont bien appris leurs leçons.
