L'annonce par le ministère des Sports de la nomination de Marc Brys au poste de sélectionneur du Cameroun a créé un énorme imbroglio et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a réagi par un communiqué cinglant mardi en fin de soirée.
L'instance présidée par Samuel Eto'o déplore ainsi d'avoir “appris, au même moment que l'ensemble des Camerounais, la nomination à des postes de responsabilité au sein de la Sélection Nationale Seniors de football masculin.” Dès lors, la Fecafoot “marque son grand étonnement face à cet acte qui s'oppose aux termes du Décret N°2014/384 du 26 septembre 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football.”
Eto'o n'a jamais caché que c'est le président de la république, Paul Biya, qui aura le dernier mot pour nommer le successeur de Rigobert Song. Néanmoins, l'instance affirme avoir été prise de court et déplore visiblement de ne pas avoir été consultée en amont alors que c'est elle qui était chargée de proposer plusieurs noms à Biya.
La Fecafoot “communiquera sans délai sur la réaction qu'elle entend y réserver”
“Cette décision prise de manière unilatérale arrive au moment même où la Fecafoot a accepté de suivre les instructions du Président de la République en apportant sa franche collaboration en vue de parvenir à un apaisement profitable à l'avenir de nos chers Lions Indomptables. La Fecafoot entend apporter un éclairage sur cette regrettable situation, de même qu'elle communiquera sans délai sur la réaction qu'elle entend y réserver“, conclut ainsi la note.
Clairement, Brys, un entraîneur inconnu en dehors des frontières de la Belgique, ne correspond pas aux attentes d'Eto'o, qui rêvait d'Hervé Renard. L'organisation bicéphale du football au Cameroun, déjà perceptible au moment du départ de Song avec la publication de deux communiqués distincts, semble toucher à ses limites avec ce dossier. Les deux parties vont-elles parvenir à un compromis ou bien la Fecafoot va-t-elle tenter d'alerter la FIFA au sujet de ce qui peut être considéré comme une ingérence gouvernementale ? L'issue de ce bras de fer pourrait bien être déterminant pour l'avenir d'Eto'o, fortement fragilisé par de nombreuses polémiques.