Malgré la pression populaire et une suspension dans la fonction publique pour faute de gestion, la candidature d’Iya Mohammed vient encore d’être validée pour les prochaines élections à la tête de la Fédération camerounaise, qui se tiennent le 25 mai. Une ultime étape qui lui ouvre la voie royale pour la présidence de la Fécafoot.
De notre correspondant à Yaoundé
Coup de tonnerre dans le milieu sportif camerounais, la candidature d’ Iya Mohammed vient d’être validée par la Commission électorale afin de briguer une nouvelle fois le poste de président de la Fédération camerounaise de football. Il aura pour principal challenger John Begheni Ndeh, ancien ministre des Transports et l’un de ses actuels adjoints à la Fécafoot. Les candidatures de Robert Atah, Marlène Emvoutou et Hervé Tchinda n’ont pas été retenues.
Les élections qui auront lieu le 25 mai prochain devraient donc se dérouler dans une ambiance particulière au vu les tensions qui ont émaillé le processus électoral à la base. Engagées en avril dernier, les élections des délégués départementaux qui composent le corps électoral ont été plusieurs fois entachées de violence entraînant même la suspension du processus par le ministre des Sports.
Une candidature qui choque
Président de la Fédération camerounaise de football depuis 14 ans, Iya Mohammed, est contesté à la fois par le gouvernement et par plusieurs joueurs et anciens internationaux de renom. Mais, le déclic est venu de son activité de Directeur général de la société de développement du coton (Sodecoton). En poste depuis une trentaine d'années, Iya Mohammed est en effet accusé d'avoir commis vingt fautes de gestion qui ont causé un préjudice de l'ordre de 9 milliards de francs CFA à la compagnie en question (soit près de 14 millions d'euros).
Mis en cause dans cette affaire par le Conseil de discipline budgétaire et financière (Consupe), Iya Mohammed a été condamné le 26 mars à payer une amende de 2 millions de francs CFA (3 000 euros) et surtout à une interdiction d'exercer des responsabilités dans la gestion ou l'administration de services publics ou d'entreprises d'Etat pour une durée de sept ans. Cette dénonciation pourrait entacher la candidature d’Iya Mohammed déjà interdit de séjours hors du Cameroun. Une sanction qui en dit long sur les activités du dirigeant.