Sélectionné pour la Coupe du monde 2022 au Qatar avec le Cameroun, Jean-Pierre Nsamé a expliqué les raisons de son désamour avec l’équipe nationale.
Lors d’une interview pour le compte Youtube JFTraining, Jean-Pierre Nsamé (31 ans) a dévoilé les coulisses de sa relation compliquée avec la sélection du Cameroun, avec qui il ne compte que 4 capes en 7 ans malgré les nombreux buts qu'il inscrit chaque saison en Europe. L’attaquant de Como en Serie B (seconde division italienne) est revenu en long et en large sur les conditions dans le vestiaire alors en inadéquation avec sa personnalité.
“Ma première sélection en équipe nationale (en 2017, ndlr) ? Elle se passe bien, j’arrive motivé mais au bout de deux jours je perds la motivation. Les conditions n’étaient pas en adéquation avec moi. Ce n’est pas comme ça que je vois une équipe. Dans une équipe, on ne te dit pas de manger avec tout le monde, d’être ami avec tout le monde mais de respecter tes coéquipiers, d’avoir une connexion avec eux, de ne pas leur faire sentir que tu es supérieur à eux”, a-t-il expliqué.
Puis il développe : “Quand je suis arrivé en sélection la première fois, il y a pas mal de joueurs qui me faisaient penser qu’ils étaient supérieurs à moi parce que je venais du championnat suisse (Young Boys, ndlr) qui selon eux est secondaire. Quand je rentre, la première chose que je dis à mon frère est que je suis déçu de la sélection. Je ne pensais pas que c’était comme ça. Je pensais que tu retrouves des potes, même si tu ne les connais pas, tu crées des amitiés pour être content d’y retourner après. C’était totalement l’inverse : les clans, les jeux d’influence, les ‘je suis meilleur que toi’ et l’étalage de l’argent que tu as. Tout ça alors qu’on est venu jouer.”
“Tu penses que je suis ton enfant ?”
Durant le Mondial 2022, le comportement de Pierre Kundé et de Christian Bassogog a particulièrement marqué l’ex-meilleur buteur de Super League suisse. “On était à la Coupe du monde au Qatar et à un moment on devait essayer les maillots pour une journée médias. J’attendais dans le couloir. Il y avait un truc par terre. Pierre Kunde me parle et me demande : ‘est-ce que tu peux ramasser ça ?’ Alors que c’était à côté de lui. Je le regarde et je lui dis : ‘tu penses que je suis ton enfant ?’ Il me dit ‘non mais' (…) il me le dit avec un ton de supériorité. Je dis : ‘écoute, je suis gentil mais moi il ne faut pas me chercher’. Christian Bassogog qui était à côté pensait que je parlais dans un sens où j’allais faire quelque chose ; il me dit : ‘ici, tu ne vas rien faire’. Je dis : ‘qui t’a dit que je vais faire quelque chose ? Je suis simplement en train de parler’ Je lui demande : ‘pourquoi tu me parles comme ça, comme si j’étais ton petit frère ?’ Il me répond : ‘Parce que toi à chaque fois qu’on te parle, tu es toujours tranquille et tout.’ J’ai dit : ‘ah d’accord, c’est parce que je suis gentil que vous pensez que je suis faible.’ C’est là que j’ai compris que non.”
Nsamé en a profité pour révéler les dessous de sa mise sur le banc durant tout le tournoi au Moyen-Orient, et plus particulièrement le premier match symbolique contre la Suisse, son pays d'adoption. “Le match contre la Suisse ? (…) Moi aussi je l’attendais ce match-là. Je pensais, peut-être pas que j’allais commencer, mais au moins j’allais rentrer. La veille du match, je suis convoqué par le coach (adjoint, ndlr) Migné, qui me félicite de la saison que j’étais en train de faire, me dit que Choupo-Moting et moi on est très en forme (…) mais que pour lui, ça va être compliqué que je puisse jouer”, a-t-il fait savoir. Et ce, sans que le coach lui ait donné de raison, attirant un peu plus la lumière sur le flou entourant la gestion de la sélection.