Depuis plus de 72 heures, le président de la Fédération camerounaise de football est en garde à vue pour une affaire de détournement de fonds. Dans le même temps, aucune date n’est encore officialisée pour l’élection du nouveau bureau de l'instance. Les candidatures jusqu’ici déclarées ont toutes été rejetées par le Comité national olympique. C’est donc l’incertitude totale.
De notre correspondant à Yaoundé
Iya Mohamed, président de la Fédération camerounaise de football, par ailleurs directeur de la société camerounaise de coton (Sodecoton), est gardé à vue dans les cellules du secrétariat à la défense depuis quatre jours maintenant. De source bien informée, sa garde à vue à été prolongée par le procureur après son passage mercredi 12 juin devant un juge d’instruction qui lui a signifié les sept chefs d’accusation retenus contre lui.
Il lui est notamment reproché des détournements de fonds dans la gestion de la Sodecoton. Il avait d’ailleurs été condamné il y a quelques mois par le Conseil supérieur de l’Etat pour 20 fautes de gestion et avait écopé d'une suspension de 7 ans de gestion de toute entreprise publique. L'incarcération du président Iya Mohamed vient freiner encore davantage l’organisation d’une nouvelle élection pour la présidence de la Fédération camerounaise, qui devait se tenir le 25 mai dernier.
La Fecafoot dans l'impasse
Ce jour-là, la Fecafoot n’a pas pu tenir son assemblée générale élective. Une décision du Premier ministre, actée quelques heures plus tôt, avait entraîné la suspension de ces assises. Ce revirement était motivé par les conditions d’insécurité qui entouraient cette élection. Face à ce report, une correspondance signée du ministre des Sports avait été adressée à la FIFA pour signifier le blocus au niveau de la Fecafoot.
Cette correspondance du ministre Adoum Garoua préconisait la mise sur pied d’un comité ad hoc pour une gestion provisoire. Une proposition qui n’avait pas du tout rencontré l’adhésion de la FIFA, et qui par la même circonstance renouvelait son soutien au président Iya. Face à cette situation, une autre décision du Comité nationale olympique et sportif du Cameroun (CNOSC) est venue annuler les élections régionales dans 9 des 10 régions du pays, disqualifiant par ricochets les candidatures des deux autres challengers d’Iya Mohamed, Marlène Emvoutou (sud) et John Begheni Ndeh(Nord-ouest).
Cette même commission, qui tranche les litiges sportifs au Cameroun, avait aussi invalidé la candidature du président sortant dans l’affaire qui opposait Iya Mohamed à John Begheni Ndeh. Au final, plus aucune candidature à la présidence de la Fecafoot n'est ainsi validée. Bien que la date du 19 juin soit jusqu’ici toujours avancée pour la tenue des élections, le scrutin est étroitement lié à la situation judiciaire du président sortant, qui pourrait bien se retrouver en détention provisoire pour un bon moment…