Alors que deux clubs avaient déjà décidé de se retirer du championnat, le Cameroun voit ses arbitres prendre la même décision. De quoi mettre le feu aux poudres dans un contexte déjà tendu.
C’est une crise inédite qui secoue le football au Cameroun. Ce lundi 21 avril, les arbitres ont officiellement entamé un mouvement de grève, suspendant leur participation à toutes les compétitions organisées par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Dans un communiqué signé par son président Alioum Sidi, l’Association camerounaise des arbitres de football (ACAF) annonce que ses membres ne dirigeront plus aucun match tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites. Cette grève concerne l’ensemble des arbitres, assistants et inspecteurs, toutes divisions confondues (Elite One, Elite Two, football féminin, futsal, beach soccer, ligues régionales et départementales).
Des impayés qui font déborder le vase
En cause, l’accumulation de primes impayées sur quatre saisons, de 2021 à 2025, malgré l’octroi par l’État d’une subvention de 350 millions de francs CFA (environ 533 571 euros) censée couvrir la gestion des arbitres pour la saison actuelle. Selon l’ACAF, aucune initiative concrète n’a été prise par la Fecafoot pour entamer des discussions en vue d’une sortie de crise. Les arbitres se disent fatigués d’attendre et dénoncent l’inaction persistante de l’instance dirigée par Samuel Eto’o.
Cette grogne survient dans un climat de tension généralisée autour de la Fecafoot. Une semaine plus tôt, deux clubs de première division, Djiko FC de Bandjoun et Bamboutos de Mbouda, ont annoncé leur retrait du championnat Elite One. Une décision motivée par des désaccords profonds avec la gouvernance fédérale. Dans une lettre adressée à Samuel Eto’o, le président de Bamboutos a exprimé son « regret » de se retirer du championnat tant qu'il sera en poste, dénonçant une gestion jugée injuste.
Face à la fronde des arbitres, Alioum Sidi appelle ses collègues à rester « vigilants, concentrés, fermes » et à ne céder à « aucune pression ou intimidation ». En parallèle, il les exhorte à poursuivre leur préparation technique et physique en attendant une éventuelle normalisation. De son côté, la Fédération se retrouve dos au mur, avec un calendrier de compétitions désormais paralysé par la fronde des hommes en noir, dont l’implication est essentielle au bon déroulement des championnats.
