Cameroun : Roger Milla monte au créneau

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Depuis l'élimination des Lions indomptables lors des qualifications pour la CAN 2012, les jours de Javier Clemente en tant que sélectionneur sont comptés. La Fédération camerounaise de football lui recherche activement un successeur. Elle aurait jeté son dévolu sur le technicien français Denis Lavagne. Et ce n'est pas peu dire que ce choix déplaît à l'illustre Roger Milla.


Grande star du football africain dans les années 90, Roger Milla est un homme écouté au Cameroun. L'ancien attaquant de Montpellier a pris pour habitude de prendre la parole au sujet de l'équipe nationale ; comme un métronome tâchant de donner la mesure dans une situation devenue critique au fil des mois.

La Fédération camerounaise de football est à la recherche d'un nouveau sélectionneur. Exit donc Javier Clemente, pour l'instant seul responsable de la débâcle des éliminatoires de la CAN 2012. Son successeur pourrait être l'actuel entraîneur du Coton Sport de Garoua, Denis Lavagne. Les deux parties sont actuellement en pourparlers.

Ce qui a le don d'énerver le héros de la Coupe du monde 90 Roger Milla, inquiet du manque d'expérience au plus au niveau du technicien français. “Disons que cela me fait rire. Je crois qu’il faut arrêter de faire mal au cœur des Camerounais. Le Cameroun n’est pas le Tchad ou la République Centrafricaine. Nous sommes une grande nation de football. S’il y a des moyens, qu’on nous prenne un grand entraîneur. Lavagne est entraîneur de Coton. Qu’on le laisse faire son travail. Il fait du bon travail. Cela ne veut pas dire que le bon travail qu’il fait là-bas, il va le faire pour le Cameroun, explique le détenteur du record du buteur le plus âgé lors d'une phase finale de Coupe du monde (42 ans) sur les ondes de Radio Equinoxe.

Milla : “L’homme camerounais peut être un grand entraîneur

Roger Milla désire privilégier le choix d'un technicien du cru et assure que les talents sont juste là. Cette prise de position relance le débat du (soit-disant) complexe d'infériorité africain. Les fédérations ont encore aujourd'hui toujours tendance à accorder leur confiance aux sorciers blancs plutôt qu'aux locaux. Malgré une amélioration récente, sur seize équipes qualifiées pour la CAN 2012, seulement sept sélectionneurs sont issus du continent africain. L'ancien capitaine des Lions indomptables déplore ce constat. “L’homme camerounais peut être un grand entraîneur. Ce n’est pas parce ce qu’on a la peau blanche qu’on est meilleur que la peau noire. Il y a des entraîneurs ici qui peuvent aussi faire le travail. Akono a fait le travail aux Jeux olympiques, on l’a vu. Il y a d’autres qui sont là qui peuvent aussi faire le travail. Il faut leur donner cette chance. Que les Camerounais montrent à l’opinion nationale et internationale comment les Camerounais savent travailler… Si on continue à faire confiance aux autres, on ne saura jamais si les Camerounais peuvent faire le travail.”

Pas sûr finalement que Roger Milla soit écouté cette fois-ci par la Fédération camerounaise de football. C'est lui qui avait soufflé le nom des deux derniers sélectionneurs Paul Le Guen et Javier Clemente. Avec les résultats que l'on connaît.

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Charles Zitouni