Les autorités de Libreville ont lancé un vaste programme de nettoyage
de la capitale gabonaise à l’occasion de l’organisation de la CAN
2012. Résultat : Libreville est devenue plus propre. Certaines artères
de la capitale ont été agrandies et des échangeurs construits pour
rendre la circulation fluide, alors que des petits commerces se sont
développés autour de l’événement.
(de notre correspondant)
La plupart des rues de la capitale gabonaise et mêmes certains
quartiers ont refait peau neuve à l’occasion de la CAN 2012. Les
épaves de véhicules abandonnés sur les trottoirs depuis des années ont
été tous jetés par les agents de l’Hôtel de ville de Libreville, alors
que des maisons des fortune et des boxes de commerce construits non
loin de la route, sur l’emprise du domaine public ont été rasés
malgré les jérémiades des familles et des opérateurs économiques.
L’organisation de la CAN 2012 n’a pas fait que des heureux au Gabon.
De nombreuses familles se sont retrouvées dans la rue. C’est le prix à
payer pour donner à Libreville une image reluisante au cours de ce
rendez-vous sportif.
L’autre impact de l’organisation de cette compétition dans le pays est
l’inflation des prix des produits de première nécessité. De nombreux
touristes et étrangers sont dans le pays. Les commerçants veulent
profiter de cet événement pour augmenter leurs chiffres d’affaires. Et
souvent les prix sont fixés sur la tête du client. “Une montre qu’on
vend à 2000 francs CFA à un africain est vendu à 4000 ou 5000 francs
aux touristes étrangers“, a confié un vendeur à la sauvette. Les
vendeurs à la sauvette parcourent les quartiers de la ville, avec en
main des drapeaux, des tee-shirts aux couleurs des Panthères, des
bandeaux et des sifflets. L’occasion est bonne pour se faire un peu
d’argent ou beaucoup sur le client est naïf.
Dans les marchés de vivres la situation n’est guère bonne. L’huile, le
sucre, la tomate, les légumes entre autres ont vu leurs prix flambés,
sans aucune explication. Il est fort probable que cet état de fait
soit également lié à cet événement sportif continental qui a lieu pour
la première fois au Gabon. Le secteur de l’immobilier n’a pas été
épargné par le phénomène. Les prix de loyer ont augmenté à
Libreville. Certains propriétaires de maisons, selon des sources
vérifiés ont du chasser leurs anciens locataires, afin de trouver de
nouveaux clients plus fortunés en cette période où la demande est
très forte. Les hôtels ont fait le plein.
Le secteur des transports a été également touché. L’arrivée massive
des supporters des Panthères et ceux d’autres équipes à Libreville,
ainsi que les nombreux visiteurs a rendu insignifiant l’offre en
matière de transport. Il faut proposer un billet de 1000 francs ou
plus au taximen avant de se faire embarquer facilement. En plus les
routes sont devenues plus étroites, ce qui cause des embouteillages à
certaines heures. Notamment les jours où les Panthères ont des
explications avec leurs adversaires.
“La CAN 2012 malgré ses côtés sombres laissera le Gabon avec un
niveau de développement plus accru. La spéculation des prix passera.
Mais les infrastructures sportives et sanitaires construites, ainsi
que les routes aménagées à l’occasion de cet événement sportif
resteront au bénéfice du peuple gabonais“, s’est exprimé Germain
Maganga, journaliste sportif gabonais.