Finaliste en 1972, le Mali déçoit régulièrement lors de la CAN. Mais Alain Giresse, le sélectionneur des Aigles, se montre ambitieux pour cette édition. L'entraîneur français, qui s'est confié en exclusivité à Afrik-Foot, l'assure: son équipe est solide et peut aller très loin.
Afrik-foot : Alain, c'est votre deuxième CAN après l'édition 2010 avec le Gabon. Comment abordez-vous cette Coupe d'Afrique 2012?
Alain Giresse : J'ai plus d'éléments en main pour ce type de compétition. En terme d'obligations, de contexte… Sur le plan sportif, l'équipe malienne est différente. Au Gabon, les joueurs découvraient la CAN car ils n'avaient pas été sélectionnés depuis longtemps. Le Mali, lui, est habitué, mais n'a jamais réussi à concrétiser, même s'ils arrivent toujours loin dans la compétition. Les données sont donc différentes. Les Maliens espèrent la finale, ils n'ont donc pas la même ambition. Le Gabon était déjà content de participer pour une fois. Je n'ai donc pas le même mode de réflexion. L'objectif change, on recherche plus le résultat dans la compétition avec le Mali.
Les qualifications ont été difficiles, que peuvent réellement espérer les Maliens pour cette CAN 2012 ?
Le meilleur, le maximum. On espère toujours le meilleur. Le titre, quoi. On est là pour se préparer sans limite d'ambition : l'ambition est à son maximum, c'est-à-dire pour le titre. On ne va pas se limiter en se disant qu'on ne peut aller que jusque-là, on ne se met pas de barrière. Le contexte est différent mais l'objectif est tout de même identique, dans le sens où avec le Gabon, notre ambition était aussi de ramener le titre. C'est l'ambition de toute équipe sélectionnée, je pense ! Avoir le maximum d'ambition et d'envie de réussite est important, on ne va pas se limiter.
Ne craignez-vous pas que l'absence de certains joueurs expérimentés comme Sissoko, Coulibaly, Kanouté ou Sidibé soit nuisible à votre ambition?
Pourquoi en aurais-je peur ? On ne peut rien faire, c'est une évidence. Ces joueurs sont absents, qu'ils soient blessés ou à la retraite. Un gars comme Sissoko n'est pas remplacé mais je ne vais pas m’apitoyer !
Sur quels joueurs vous appuyez-vous dès lors?
Seydou Keïta est le leader technique. Cédric Kanté est notre leader moral. Ce sont deux garçons expérimentés, qui ont une conscience professionnelle. Ils ont de l'expérience et un bagage technique.
Pensez-vous que le Mali a toutes les clés en main pour remporter la CAN ?
Toutes les équipes ont les clés pour gagner. Mais est-ce-qu'on aura assez de clés pour tous les cadenas ? Il y a beaucoup de serrures à la CAN ! Mais oui, je l'espère. J'espère que l'on trouvera le pass qui nous permettra d'ouvrir toutes les portes ! (rires)
La pression n'est-elle pas trop forte, notamment de la part des supporters ?
La pression est permanente, surtout en Afrique où elle se matérialise par un enthousiasme débordant. Mais tant mieux, c'est toujours bien de se sentir soutenu et supporté!
Avec la Guinée, le Bostwana et le Ghana, votre poule n'est pas facile… Craignez-vous un adversaire en particulier ?
Effectivement, la poule n'est pas facile. Contre le Ghana surtout, ce ne sera pas facile. Le groupe est difficile mais finalement il n'y a rien de nouveau, on le sait. Le Ghana est favori mais toutes les équipes sont solides finalement.