Dans un stade de Malabo en pleine ébullition, la Côte d'Ivoire va rencontrer la Guinée équatoriale (20h) pour le compte du deuxième quart de finale de la CAN 2012. Clairement désignés comme les favoris, les Éléphants devront se méfier du pays hôte qui joue devant son public.
L’épouvantail, l'ultra favori etc. tous les qualificatifs ont été utilisés pour qualifier une équipe de Côte d'Ivoire qui rafle les suffrages de la plupart des journalistes. Avec des joueurs évoluant dans les meilleurs clubs du monde, à toute les lignes, exception faite du gardien, comment Les Éléphants ne dominerait-ils pas de la tête et des épaules une formation dont la moitié de l’effectif joue dans des formations ibériques de seconde zone, et l'autre dans le championnat local ?
D'ailleurs, les statistiques semblent leur donner raison. Trois matches, trois victoires, aucun but encaissé et une attaque en forme, avec cinq pions envoyés dans la cage adverse, et un Drogba qui s'est déjà employé à jouer les sauveurs. Mais l'autoroute promise vers la finale est truffé de quelques embûches. Et en premier celles de son de son propre camp.
Confirmer les attentes
Alors que cette CAN nous a déjà réservé quelques csc retentissants, dont le but de Baky Koné lors de Côte d'Ivoire-Burkina Faso (2-0), il faudra peut être surveiller ses arrières. La division dans le vestiaire, des joueurs sûr de leur statut qui jouent les divas ? Des rumeurs ! Mais la récente sortie du ministre des sports contre les journalistes, accusés de destabilisation, a un peu terni l'image idyllique qu'on voulait bien donner à l'extérieur. Mais c'est avant tout dans le jeu que les Ivoiriens devront convaincre. Réalistes mais scolaires, les Éléphants ont certes dominé leurs adversaires, mais ceux ci se sont révélés bien ternes, en témoigne la deuxième place arrachée par le Soudan dans l'ultime journée, qualifié avec 4 points. On attend clairement plus de la formation de François Zahoui, qu'elle tienne son rang par du mouvement, de la créativité, de l'engagement.
Encore une surprise ?
On l'a suffisamment répété, cette CAN réserve son lot de surprise, et se méfier du Nzalang national apparaît comme une évidence. Pas là par hasard, les hommes de Gilson Paulo ont été porté par leur public en fusion et un état d'esprit conquérant. Yaya Touré le soulignait avec justesse, ce n'est pas forcément l'équipe la plus spectaculaire qui gagne dans la Coupe d'Afrique des Nations, mais celle qui sait le mieux s'adapter aux conditions climatiques et tactiques de la compétition. Qualifiés dès leur deuxième match avec 6 points, les Équato-guinéens ont fini sur une fausse note dans la dernière journée contre la Zambie (1-0). Sur leur petit nuage après deux victoires contre la Libye (1-0) et le Sénégal (2-1), les joueurs du pays hôte vont-ils connaître un attérissage brutal après les turbulences ressenties contre les Chipolopolos ? Pas à en croire le sélectionneur Gilson Paulo “Nous sommes en pleine confiance. Et cela grandi au fur et à mesure que la date du match approche. Nous travaillons sereinement à l’entraînement et nous pensons être prêts pour affronter la Côte d’Ivoire“, a t-il déclaré. En tout les cas il faudra sans aucun doute une Côte d'Ivoire en méforme, allié à une belle organisation tactique pour permettre aux 620 000 habitants de ce petit pays de continuer à rêver.
Qu'on ne se trompe pas d’Éléphant, ce soir à 20h dans l'enceinte de Malabo, c'est la Côte d'Ivoire qui a tout à perdre dans une rencontre où elle doit briller. Attention à un petit poucet, pas si terne que ça, qui espère, lui, se payer le pachyderme.