CAN 2012 : Le Niger veut rêver face à la Tunisie

Dans le premier match de la seconde journée du groupe C, Niger et Tunisie vont devoir se départager ce vendredi soir à 17 heures. En pleine confiance après sa victoire dans le derby d'Afrique du Nord (2-1) contre le Maroc, les Aigles de Carthage peuvent raisonnablement espérer empocher les 3 points. Le Niger de Moussa Maazou est, lui, en plein doute.

C'est l'histoire d'une sélection pour qui tout avait commencé comme dans un rêve. Qualifié à la différence de buts dans un groupe des éliminatoires très serré (Afrique du Sud, Sierra Leone et Égypte), le Niger arrivait plein de bonnes intentions dans cette CAN 2012, la première disputée par le pays d’Afrique de l'Ouest. Avec un groupe dans la force de l'âge (26 ans de moyenne d'âge), les coéquipiers de Moussa Maazou pouvaient espérer faire un résultat contre des Panthères gabonaises qui n'avaient rien de foudres de guerre.

Du rêve… à la réalité

Ça a commencé à devenir un mauvais rêve quand le Mena a vu l'écart qui le séparait du pays co-organisateur : intentions, technique, agressivité, les Nigériens ont été battus dans tous les compartiments du jeu et au tableau d'affichage (2-0). Et, en cas de mauvais résultat face aux Aigles de Carthage, la belle histoire pourrait virer au cauchemar. Leader de l'attaque, Moussa Maazou s'est fait la voix d'un groupe en manque de confiance et de cohésion.  “Le Gabon n’a pas gagné parce qu’ils étaient forts. Ils ont joué contre des fantômes. Ils ont rencontré une équipe, faiblarde et désorganisée. Et je crains qu’il n’y ait aucune amélioration dans notre jeu par la suite. Nous avons la volonté de bien jouer et l’envie de gagner, mais cela ne suffit pas“, expliquait l'ancien Monégasque. Ambiance…

D'autant que la rencontre ne semble pas se préparer dans la sérénité. Malgré les dénégations du président de la fédération, Djibrilla Hamou Hamidou: “Il n'y a aucun soucis, tout ce qu'ils font, ils le font d'un commun accord.” Le sélectionneur Harouna Doula est officieusement remplacé par son adjoint Rolland Courbis. “Même Mourinho ne peut pas donner du talent à des joueurs qui n’en ont pas par un coup de baguette magique“, déplorait aussi Maazou. Courbis va cependant devoir faire des miracles. A défaut faire tomber la pluie sur le stade de Libreville, le vieux briscard pourra s'inspirer des intentions montrées par les Chevaliers de la Méditerranée libyens qui ont arraché le nul (2-2) contre la Zambie.

La Tunisie avec la Guinée équatoriale ?

A l'inverse les Aigles de Carthage peuvent espérer survoler la rencontre. Les hommes de Sami Trabelsi ont bien négocié leur match décisif contre le Maroc (1-2) et doivent gagner pour bonifier leur victoire initiale. La sélection tunisienne a affiché la plupart des qualités d'un futur vainqueur. Solide défensivement, compact au milieu et à la récupération, sûr dans ses passes, réaliste offensivement. “On a ramené le CHAN pendant la révolution. Maintenant, il y a la CAN et on va tout faire pour ramener le titre et la joie à la Tunisie“, a déclaré le joueur du Club Africain, Zouhaier Dhaouadi. Des ambitions et désormais un statut à assumer pour le pays de la Révolution de Jasmin. Avec l'un des meilleurs portiers de la compétition en la personne de Mathlouthi, la Tunisie joue le match de la confirmation contre le Niger. Confirmer sera donc le maître mot pour une équipe qui pourrait ainsi devenir le nouveau chouchou de bookmakers en mal de favoris.

Ce vendredi soir au Stade d'Angondjé de Libreville, la Tunisie peut d'ores et déjà fêter sa qualification et frapper un grand coup en rejoignant la Guinée équatoriale pour les quarts de final. Pour le Niger de Rolland Courbis, le défi sera de taille dans ce match que le Mena aborde sans véritables certitudes. Dans une CAN où les surprises se multiplient, le Niger doit espérer une éclaircie dans un ciel de nuages, les Aigles de Carthage, eux, peuvent croire en un ciel dégagé pour fondre sur leur proie.

 GROUPE C (à Libreville) : Gabon, Niger, Tunisie, Maroc