CAN 2013–Carteron : “Réussir à motiver les joueurs”

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A la veille de l'opposition entre le Mali et le Ghana pour la 3e place de la CAN 2013, le sélectionneur des Aigles, Patrice Carteron s'est présenté en conférence de presse pour évoquer cette opposition. C'est un entraîneur encore quelque peu marqué par la défaite en demi-finale face au Mali qui est venu aborder ce match face au Black Stars, alors que son groupe est encore marqué par l'élimination. Mais pour le technicien, il faut déjà commencer à voir plus loin et préparer les éliminatoires du Mondial 2014.


De notre envoyé spécial au Nelson Mandela Bay

Coach, comment motiver une équipe pour un match de 3e place quand les joueurs espéraient aller en finale ?

C'est forcément difficile. Quand on est en demie on a tous le rêve d'aller en finale. On l'a eu après avoir battu le pays hôte, l'Afrique du Sud, en quarts. Mais bon… Déjà, aller deux fois de suite en demi-finale c'est un exploit. Il n'y a qu'à voir toutes les équipes éliminées depuis le début avec la Côte d'Ivoire, l'Algérie… La compétition est très relevée. Maintenant on va tout faire pour aller chercher cette médaille de bronze.

Comment avez-vous senti vos joueurs et comment les sentez-vous ?

Très abattus d'abord. On ne s'est pas entraîné depuis la défaite. Leur parler à des moments où ils ne sont pas réceptifs, ça n'a pas d'intérêt. Il fallait les laisser évacuer d'abord.Tout est une question de recul. L'année dernière c'était la première fois que le Mali gagnait la 3e place. Déjà revenir à ce stade de la compétition c'est déjà une progression. Les joueurs étaient trop déçus pour pouvoir m'entendre pour le moment. Je vais enfin pouvoir leur parler.

La situation actuelle au Mali avec la reprise des villes va sans doute être une source de motivation ?

On suit tout ce qui se passe et forcément ça joue sur les performances de l'équipe (…) Ils vont rentrer dans un pays libéré. Quel plus beau cadeau pour eux que de revenir avec une médaille de bronze ? J'aimerais vraiment pour eux qu'on aille chercher cette 3e place, pour qu'ils aient une ambiance extraordinaire pour les accueillir à Bamako.

Vous allez faire tourner l'effectif ou mettre l'équipe la plus forte possible sur le terrain?

La question se posera à l'issue de l'entraînement. Après, la meilleure équipe sera peut être celle qui n'aura pas joué. Car les joueurs n'auront pas été affectés par la défaite face au Nigeria et ils seront naturellement motivés et plus frais. Ça peut être décisif.

L'année dernière, Cheik Diabaté avait été l'homme de ce match. Mais cette fois, il a eu un tournoi plus difficile…

Après la demi-finale, j'ai dit qu'on était très heureux de notre parcours. Il ne faut pas oublier qu'on a débuté la compétition avec seulement 6 ou 7 joueurs titulaires dans leurs clubs. Cheik faisait partie des joueurs qui ne l'étaient pas. Il n'était pas très bien. Ce n'est pas facile, surtout pour un attaquant. Il y a le manque de confiance qui se fait vite ressentir. Il lui reste un match pour se rattraper.

Vous avez déjà joué le Ghana en poules, l’approche sera t-elle différente cette fois ?

La difficulté pour les deux entraîneurs sera de réussir à motiver les joueurs. Le Ghana a été supérieur en poules. Mais sur un match à enjeu, les attitudes seront différentes. On va essayer de mieux aborder la première mi-temps.

Ce match, vous le voyez comme un match de 3e place ou déjà comme un test pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014 qui vont reprendre en mars ?

Justement, le but de mon message sera de leur dire (aux joueurs, ndlr) que la demi-finale, c'est déjà une bonne chose. Mais forcément, dans mon discours, je vais dire à mes joueurs que j'attends de voir des choses qui vont nous servir pour préparer le match face au Rwanda.

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Mansour Loum