CAN 2015 : Côte d’Ivoire, les chantiers d’Hervé Renard

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Arrivé à la tête de la sélection de Côte d'Ivoire à la fin du mois de juillet, Hervé Renard a connu sa première défaite avec les Eléphants dès sa 2e sortie sur le banc. Un revers contre le Cameroun qui montre au grand jour le travail de reconstruction qui attend le technicien français.


Il est des défaites qui marquent. Assurément, celle essuyée par la Côte d'Ivoire contre le Cameroun, mercredi lors de la 2e journée des éliminatoires de la CAN 2015 est de celles-là. Menés au tableau d'affichage peu avant le quart d'heure de jeu, les Eléphants ont dû batailler pour revenir au score, avant de finir par totalement s'écrouler et encaisser trois nouveaux buts. 4-1, un score lourd, mais révélateur de la fébrilité qui accompagne toujours cette équipe qui était il y a peu encore la meilleure nation africaine au classement de la FIFA.

Le fantôme de la Coupe du monde au Brésil

Signe que la déception née du parcours en Coupe du monde n'est pas encore évacuée et que les vieux démons sont toujours présents. “On n'en a pas vraiment parlé entre nous (du Mondial raté, ndlr). Mais, à titre personnel, je n'ai pas digéré à 100%. C'est toujours aussi compliqué. On s'est mis en difficulté, on a échoué“, confiait à footexpress.com Souleymane Bamba, avant le naufrage à Yaoundé. Le défenseur a beau vouloir “tourner la page avec un nouvel entraîneur qui vient d'arriver“, la malaise est pourtant toujours présent au sein de la Selephanto.

Orpheline de Didier Drogba et Zokora, qui ont pris leur retraite internationale, et sans Kolo Touré victime de la volonté de rajeunissement de l'équipe par Renard, la Côte d'Ivoire continue de balbutier son football avec un manque de communication sur la terrain et une fébrilité toujours aussi criante. Point qui n'a pas encore été réglé par l'ancien entraîneur de Sochaux, qui a également sa part de responsabilité.

Car si Renard a visiblement déjà ramené un semblant de discipline et de rigueur dans la maison de verre, il a étonné par ses compositions de départ. Le technicien français tâtonne encore et cherche toujours la bonne formule pour son onze type. Expérimentation réussie lors de la première sortie face à la Sierra Leone, ponctuée par un succès étriqué, mais à l'heure de se rendre à Yaoundé, fallait-il une nouvelle fois redistribuer les cartes pour concocter un nouveau schéma ?

Renard cherche toujours la bonne formule

Le terrain a apporté sa réponde : En manque de repères et d'automatismes, la Selephanto a balbutié son football durant 90 minutes, bousculée par les attaquants camerounais et n'arrivant à se montrer dangereuses qu'à de rares occasions. Pour preuve, le calvaire enduré par la charnière inédite Bamba-Koné, épaulée sur le côté droit de la défense par un Jean-Daniel Akpa-Akpro encore novice, aidé par Serge Aurier un cran plus haut. Pari audacieux alors qu'il est toujours difficile d'aller s'imposer hors de ses bases sur le continent, qui plus est au Cameroun. Renard l'aura appris à ses dépens.

Mon sentiment après ce match c’est de n’avoir pas réussi à contrer les offensives camerounaises“, reconnaissait l'intéressé en conférence de presse, pointant du doigt une fois de plus certaines attitudes de ses joueurs : “On a eu des comportements qui ne sont pas très humbles. Le premier match, même si on l’a emporté n’a pas été de très bonne facture.” Et de conclure : “Il va falloir réfléchir sur une stratégie pour les matches qui restent à jouer dans ce groupe.” Après cette déroute qui va encore faire parler, le champion d'Afrique 2012 avec la Zambie sait déjà qu'il sera attendu pour la prochaine sortie des Eléphants le 10 octobre face à la RD Congo. Il n'aura pas droit à l'erreur.

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Mansour Loum