Déterminée à organiser la CAN 2015 coûte que coûte aux dates initialement fixées, la Confédération africaine de football doit faire face aux défections de certains candidats annoncés pour jouer les plans B. Les solutions de repli crédibles s'amenuisent.
C'est une sacrée épine que la Confédération africaine de football va devoir se retirer du pied. Entêtée dans son idée de voir la 30e édition de la Coupe d'Afrique des nations avoir lieu aux dates initialement prévues (du 17 janvier au 8 février) en dépit de la défection du Maroc, l'instance dirigeante du football africain n'a pour l'heure pas de plan B à annoncer et demande du répit.
Ce n'est pas faute d'avoir demandé aux candidats intéressés pour abriter la compétition de se présenter avant le 11 novembre. Mais alors que le Comité Exécutif siège toujours au Caire afin de trouver un remplaçant au Maroc, force est de constater que les solutions de repli crédibles ne sont pas légion, pour ne pas dire inexistantes. Alors que l'organe décideur du football africain indique privilégier une candidature unique, seule l'Afrique du Sud semble pouvoir apporter toutes les garanties en termes d'infrastructures et de sécurité.
Egypte et Nigeria, c'est non… Angola et Gabon aussi
Mais, bémol : les Bafana Bafana, qui ont déjà joué les pompiers de service en 2013, ne sont pas intéressés. Du moins officiellement. Autres pistes “solo” avancées, celles menant au Nigeria et à l'Egypte. Sur le papier les deux pays ont les enceintes sportives pour accueillir le tournoi, mais la sécurité y est un sérieux handicap, avec la secte Boko Haram qui sévit chez les Super Eagles et un dernier attentat déploré ce jeudi dans le métro du Caire.
Le vice-président de la Fédération égyptienne Hassan Farid, a ainsi pris les devants au sujet de la candidature de son pays, indiquant à RFI : “On aimerait porter secours à la CAF qui nous aide beaucoup en temps normal. Toutefois, la santé du peuple égyptien est plus importante que la CAN et que le football. Nous avons les mêmes craintes que le Maroc au sujet d’Ebola.” Une défection de plus alors que, toujours selon RFI, le Nigeria “ne s’est pas porté candidat“, d'après une source à la Fédération nigériane.
Pour ne rien arranger, l'Angola, pourtant annoncée comme le possible bénéficiaire de tout cet emballement, a démenti avoir porté sa candidature à la CAF. Même son de cloche pour le Gabon, dans l'incapacité de se lancer seul dans l'organisation d'un pareil évènement et qui n'est pas parvenu à convaincre la Guinée Equatoriale, comme en 2012, ni le Cameroun.
Le Qatar fait volte-face
Autant dire que sur les “plus de quatre candidatures“, avancées par le président de la Fédération congolaise, il est difficile de sortir quatre prétendants crédibles, capables de pouvoir organiser la CAN 2015 dans un délai aussi court. A se demander si un réel candidat sort du lot, ou même s'il en existe, alors que la CAF n'envisage pas une annulation de l'épreuve compte tenu des enjeux économiques et encore moins un report car il en irait de sa crédibilité (déjà écornée par ce triste épisode).
Face à cette situation, la Qatar est venu au chevet de la CAF. Au lendemain du démenti du vice-président de la Fédération qatarie, indiquant qu’il s’agissait de “fausses informations” au sujet d’un intérêt du Qatar pour organiser la CAN, le président de la Fédération, Cheikh Hamad Ben Khalifa Ben Ahmed Al-Thani a contredit cette version et a indiqué que son pays était “prêt à apporter toute l’aide qu’on lui demandera officiellement pour accueillir la CAN 2015“, dans un communiqué.
Une main tendue pour sortir la CAF d'un bien mauvais pas alors que les pistes africaines semblent s'épuiser (à moins que ceux qui démentent leurs candidatures ne jouent un double jeu pour protéger leur image ?). Reste à savoir si de son côté la CAF serait prête à perdre l'essence même d'une compétition qu'elle revendique être le grand rendez-vous du football africain sur le continent.