Alors que Michel Platini s'est prononcé en faveur d'un report de la CAN 2015 qui doit se dérouler en janvier au Maroc, en raison du virus Ebola qui sévit sur le continent africain, la CAF a tenu à répondre au président de l'UEFA, pointant au passage une ingérence.
La Confédération africaine de football est souveraine et ne compte pas se laisser dicter par l'Europe ou quelconque autre instance. C'est en somme le message adressé par l'organisation qui régit le football dans une réponse adressée aux propos tenus par Michel Platini. Invité dimanche sur le plateau de beIN Sports, le président de l'UEFA s'est dit favorable à l'idée d'un report de la CAN 2015 qui doit débuter le 17 janvier au Maroc, alors que le virus Ebola continue de tuer en Afrique. “Je pense que la santé des gens est prioritaire“, a notamment fait savoir le patron du football européen, précisant qu'il faudrait d'avantage d'informations sur le virus et les risques de contagion en cas de CAN avant de penser pouvoir organiser la compétition en janvier.
Une position pas vraiment du goût de la CAF, qui n'a pas tardé à réagir pour remettre les choses au clair par rapport à la situation sanitaire et aux mesures de sécurité prises pour certaines rencontres. “En dehors des trois pays lourdement touchés par cette épidémie que sont la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia où l’OMS (organisation mondiale de la santé, ndlr) a clairement indiqué à la CAF qu’il fallait éviter les rassemblements de masse, la mesure pour l’instant ne vaut pour aucun autre pays du continent“, a notamment fait savoir l'instance dans un communiqué qui se veut ferme.
Recommandation suivie à la lettre par l'instance puisque les activités sportives sont stoppées dans les pays concernés et que les rencontres des sélections nationales sont délocalisées, la Guinée jouant au Maroc et la Sierra Leone évoluant systématiquement chez son adversaire. Si la CAF dit comprendre les inquiétudes suscitées par la propagation du virus et qu'elle na pas “la prétention d’ôter à qui que ce soit la latitude de s’exprimer“, l'instance n'entend pas se laisser dicter son mode de fonctionnement, ce qui serait apparenté à de l'ingérence.
“La CAF s'attache au prix du respect de sa souveraineté“
“Il faudrait se garder de ce qui apparaît en tout point de vue comme une ingérence, par un président de Confédération, dans des affaires qui concernent d’abord et avant tout l’Afrique et la CAF. Au nom du principe de non-ingérence qu’elle s’astreint à respecter, La Confédération Africaine de Football s’est gardée jusqu’ici de se prononcer sur quelque acte de gestion du football européen ou de tout autre continent“, poursuit la réponse, avec en guise de réplique à la sortie médiatique de Platini l'exemple de la situation en Ukraine.
“Malgré les risques inhérents au conflit armé qui sévit en Ukraine, pays où un avion civil a été abattu faisant près de 300 morts, l’UEFA n’a pas jugé nécessaire d’exclure de ses compétitions les clubs ukrainiens ou de faire disputer les matchs dans un périmètre de sécurité en dehors de cette nation, au nom du principe de prudence perfidement évoqué dès lors qu’on parle de l’Afrique.”
“La CAF tient par la présente à réaffirmer qu’elle attache du prix au respect de sa souveraineté et n’entend laisser qui que ce soit interférer dans la gestion de ses affaires“, conclut le communiqué. Le message est clair.