CAN 2015 : le Maroc campe sur ses positions face à la CAF

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En déplacement au Cameroun, une délégation du comité d'organisation de la CAN 2015 a rencontré des membres de la Confédération africaine de football à Yaoundé, dont le président Issa Hayatou. L'occasion pour la partie marocaine de réaffirmer son désir de voir la compétition être décalée au mois de juin.


Les discussions officieuses vont bon train, mais pour l'heure aucune annonce officielle. Si la confédération africaine de football doit prochainement se prononcer le 2 ou le 3 novembre prochain sur le report, le maintien, voire la délocalisation de la CAN 2015, les tractations vont bon train en coulisses. C'était une nouvelle fois le cas mercredi avec une visite tout aussi surveillée que discrète d'une délégation marocaine à Yaoundé afin de rencontrer le président de la CAF, Issa Hayatou, ainsi que des membres du comité exécutif de l'instance.

Délégation notamment composée du ministre des Sports marocain Mohamed Ouzzine, du président de la fédération de football Fouzi Lekjaa et du directeur du service d'épidémiologie au ministère de la Santé, dont l'objectif était d'expliquer d'avantage les motifs incitant à un report de la CAN 2015 en raison des risques épidémiologiques liés au virus Ebola. Alors qu'une réunion au sommet doit se tenir le 2 novembre en marge de la finale retour de la Ligue des champions entre l'ES Sétif et l'AS Vita Club, cette entrevue en comité restreint était censée dessiner les contours de la rencontre finale.

Des vaccins début 2015, risques réduits en juin ?

Si rares sont les informations qui ont filtré, il a été indiqué à Afrik-Foot qu'à l'heure actuelle aucun accord n'était entériné. En somme, la partie marocaine n'a pas changé sa position et souhaite toujours être l'hôte de la CAN 2015, mais pas aux dates prévues du 17 janvier au 8 février. Le mois de juin reste privilégié, le temps par exemple de constater les effets des vaccins contre le virus qui doivent être testés en début d'année. Si les résultats sont satisfaisants, l'épidémie aura reculé d'ici juin, ce qui pourrait faire que la compétition se déroule avec un risque minimal.

Argument entendu par la CAF, même si cette dernière s'est jusqu'alors montrée réfractaire à un bouleversement de son calendrier des compétitions en raison des conséquences sportives et économiques que cela engendrerait. Mais, les hautes sphères du football continental sont “moins hermétiques que par le passé” et vu le risque sanitaire encouru, un compromis pourrait être trouvé. D'où plusieurs cas de figure possibles.

 La CAF refuse le changement et le Maroc se plie à cette volonté

La CAF ordonne, le comité d'organisation dispose et la CAN est disputée aux dates fixées. Toutes ces tractations n'auraient alors servi à rien. Scénario difficile à imaginer compte tenu de la détermination marocaine, mais à ne pas exclure, surtout si au final aucun pays touché par le virus Ebola n'est qualifié pour la phase finale. Point avancé par la CAF alors que seule la Guinée est encore en mesure de pouvoir obtenir sa qualification. Mais la dernière journée des éliminatoires n'ayant lieu que le 19 novembre, aucune décision finale ne serait alors prise avant cette date.

 Un compromis est trouvé pour décaler la CAN

Une idée qui commence à faire son chemin chez certains membres du comité exécutif de la CAF. Les éliminatoires continuent de se dérouler comme prévu, mais la compétition n'aura lieu qu'en juin, une fois les championnats européens terminés. Ce qui implique un réaménagement des calendriers de certains championnats locaux, mais aussi ceux de la Coupe de la CAF et de la Ligue des champions africaine.

 La CAF refuse tout changement et le Maroc renonce

Le scénario que toutes les parties souhaitent éviter car elles y perdent toutes. Il faudrait trouver un nouveau pays hôte alors que pour l'heures les consultations menées par la CAF pour trouver un plan B n'ont pas porté les résultats escomptés. Seul le Nigeria (et dans une moindre mesure le Ghana) a clairement manifesté un intérêt à vouloir accueillir la compétition en janvier, là où “la CAF espérait une main tendue de l'Afrique du Sud“, comme lors de l'édition de 2013 avec le forfait de la Libye. Et si au final ce scénario se matérialisait, le Maroc serait exposé à des sanctions, notamment sportives pour ses clubs, toutes les catégories de sélections, mais aussi les membres de sa Fédération, alors que le tournoi devrait lui être délocalisé moins de deux mois avant le coup d'envoi. Pas l'idéal pour les préparatifs d'une telle compétition.

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Mansour Loum