Leur équipe battue par le Ghana (0-3) en demi-finale de la CAN 2015, les supporters de la Guinée Equatoriale se sont tristement illustrés en s'en prenant aux Black Stars et à leurs fans. Des événements qui ont semé le chaos, fait des blessés et entraîné l'interruption du match pendant plus d'une demi-heure. Un spectacle qui n'est pas sans rappeler certaines scènes déjà vues dans ce même stade.
Images surréalistes que celles proposées lors de la 2e demi-finale de la CAN 2015, jeudi soir à Malabo. Jets de bouteilles, de pierres, de sièges et même de bouts de miroirs jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogènes et l'appui d'un hélicoptère pour évacuer les fauteurs de troubles : la fête a été totalement gâchée lors de l'affiche qui a mis aux prises la Guinée Equatoriale au Ghana. La raison de ce chaos ? La lourde défaite du pays hôte de la compétition (0-3 à la 83e minute), synonyme d'élimination.
Le moment choisi par certains pour sombrer dans la violence s'en prenant aux supporters des Black Stars, après s'être attaqué aux joueurs en les arrosant copieusement de projectiles pour les empêcher de regagner les vestiaires durant la mi-temps. Triste spectacle qui a causé des blessés dans les rangs des fans ghanéens, mais surtout montré au grand jour les dérives dont sont coutumières certaines énergumènes locales, qui se rendent au stade armées pour en découdre avec l'adversaire.
This is what I picked up off the pitch (mirror, broken plate, stone – one of 100s). Truly shameful. Why? #AFCON2015 pic.twitter.com/UUTSDNj0Tz
— Piers Edwards (@piers_e) 5 Février 2015
Des scènes qui rappellent celles du drame qui a causé la mort d'Albert Ebossé, officiellement victime d'un jet d'ardoise en août dernier, mais surtout montrent le caractère récidiviste de ces pseudo-supporters. Car si le quart de finale houleux face à la Tunisie avait déjà donné lieu à de nombreux débordements, la Guinée Equatoriale n'en est plus à son coup d'essai. La Mauritanie en avait fait l'amère expérience lors d'un match comptant pour les éliminatoires retour du 1er tour de la CAN 2015.
Battus sur cette même pelouse de Malabo (3-0), les Mourabitounes étaient montés au créneau pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils avaient été “reçus”, de leur arrivée jusqu'à leur départ du pays. Brimades, intimidations, arbitrage à sens unique, sabotages, jusqu'à la prise à partie du président de la Fédération mauritanienne, la délégation avait eu droit à un traitement de faveur, qui fera dire au défenseur Bilal Sidibé qu'un “crime était en préparation“.
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De graves accusations finalement passées sous silence par la Confédération africaine de football après une enquête dont les résultats n'ont jamais été divulgués faute d'images. La rencontre n'avait pas été diffusée, les caméras étant refoulées à l'entrée du stade… Le Nzalang Nacional avait toutefois été disqualifié pour avoir aligné un joueur ayant une double identité, lors du match aller à Nouakchott gagné par les Mauritaniens (1-0).
Jeudi soir, dans cette même enceinte, les masques sont tombés et les responsabilités de chacun vont devoir être établies. Si la Guinée Equatoriale peut être saluée pour avoir “sauvé” une CAN que les autres pays se refusaient à organiser dans un délai aussi court de 74 jours, de tels débordements ne peuvent être excusés. Comment a été prise l'idée saugrenue d'évacuer des centaines de supporters ghanéens sur la piste d'athlétisme autour du terrain, en plein match et ainsi les livrer en pâture ?
Terrain évacué et hélicoptère – Ghana vs Guinée… par afrikfoot
La déception après les attentes -trop nombreuses- suscitées par la qualification de l'équipe en demi-finale pour la première fois de son histoire peut se comprendre, mais ne peut en rien excuser la “zone de guerre” évoquée par la Fédération ghanéenne depuis son compte Twitter. Cette fois-ci, la CAF ne pourra pas botter en touche ou couper la poire en deux à l'image des 5000 dollars d'amende après les incidents lors du quart de finale.
A l'image des suspensions infligées au Togo par le passé en 2007 ou plus récemment au Sénégal en 2012, l'instance continentale ne peut plus protéger ceux qui lui ont permis de sauver sa compétition phare. Dans sanctions sont nécessaires pour en finir avec ces agissements d'un autre temps.