L’ancien international marocain Abdeslam Ouaddou (46 ans, 59 sélections), vice-champion d’Afrique en 2004, a suivi avec attention le tirage au sort de la phase finale de la CAN 2025. Et notamment le nom des adversaires des Lions de l’Atlas (Mali, Comores et Zambie), qui invite à la prudence, comme il l'a confié en exclusivité pour Afrik-Foot.
Tout le monde s’accorde à dire que le Groupe A, celui du Maroc, n’est pas le plus facile…
Je suis entièrement d’accord. C’est un groupe compliqué, car il est composé d’un favori, le Maroc, qui aura l’avantage de jouer à la maison, d’un outsider, le Mali, et de deux autres bonnes sélections, les Comores et la Zambie.
Mais vous n’êtes pas forcément inquiet pour les Marocains ?
Je suis confiant. Le Maroc dispose d’un très bel effectif et il peut gagner la CAN, ce que je souhaite vraiment. Nous avons des joueurs qui évoluent dans de très grands clubs européens : Brahim Diaz au Real Madrid, Achraf Hakimi au Paris-SG, Noussair Mazraoui à Manchester United, etc. Cette équipe a terminé à la quatrième place lors de la Coupe du monde au Qatar. Certes, la dernière CAN en Côte d’Ivoire s’est achevée plus tôt que prévu, en 8es de finale (0-2 contre l’Afrique du Sud), mais cela ne remet rien en cause. En 2024, les résultats ont été excellents, l’équipe a marqué beaucoup de buts. En plus d’avoir un très bon effectif, le Maroc à la chance d’avoir un excellent sélectionneur en la personne de Walid Regragui, qui fait du très bon travail depuis qu’il a été nommé.
Vous souhaitez seulement vous montrer prudent…
Un premier tour, dans un grand tournoi, n’est jamais simple. Et le Maroc le sait. Il aura face à lui trois équipes qui ont réussi d’excellentes qualifications. Le Mali a terminé en tête de son groupe, en terminant invaincu. C’est une équipe solide, qui prend très peu de buts. La Zambie a l’habitude des phases finales de CAN, elle a remporté le tournoi en 2012, et pour se qualifier, elle a terminé à la première place de sa poule, devant la Côte d’Ivoire. Les Comores, enfin, ont également dominé leur groupe, sans perdre un match, ont battu la Tunisie chez elle (1-0) et ont devancé la Gambie, qui avait participé aux deux dernières éditions.
CAN 2025 : Tom Saintfiet (Mali) – “l’avantage quand tu joues le #Maroc…” #football https://t.co/cP4eU1NYcY pic.twitter.com/1yievUfatA
— Afrik-Foot (@afrikfoot) January 28, 2025
Le Maroc a toutes les qualités pour sortir de ce groupe, dont il est le favori. Mais ceux qui connaissent bien le football africain savent que ce premier tour ne sera pas une formalité pour les Lions de l’Atlas. Ils auront face à eux des équipes qui se montreront probablement prudentes, et il faudra que le Maroc prenne le jeu à son compte. Il sait le faire.
« La pression, les joueurs savent la gérer »
La pression qui entourera la sélection nationale sera-t-elle difficile à gérer ?
Les supporters marocains attendent un second titre continental depuis 1976. Il y aura une très forte attente. Ces dernières années, le Maroc a plusieurs fois été cité parmi les favoris, et il n’est pas allé au bout. La pression, les joueurs connaissent et savent la gérer. Quand on évolue au Real, au PSG, au Bayern ou dans un très bon club français, italien ou espagnol, on la vit tous les jours. La sélection nationale sera soutenue par des millions de supporters, qui seront vraiment mobilisés derrière elle. Sur le papier, le Maroc a l’effectif qu’il faut pour aller au bout et gagner la CAN. D’autres sélections auront également cette ambition. La concurrence sera rude. Mais pour le Maroc, il y a un autre adversaire…
Lequel ?
J’ai joué pendant des années en sélection. Et régulièrement, notre principal adversaire, c’était nous-mêmes ! Il nous arrivait de ne pas assez bien gérer nos émotions. Cela a pu nous jouer des tours. Mais comme je vous l’ai dit, l’effectif s’appuie sur des joueurs expérimentés, rôdés aux grands matches. Et puis, la CAN, c’est dans dix mois, avec un match d’ouverture face aux Comores. D’ici là, le Maroc va jouer d’autres rencontres, notamment en éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Il est très bien parti pour se qualifier. Walid Regragui a encore du temps devant lui pour préparer la CAN…