Désigné sélectionneur de l’équipe de la Centrafrique sans l’approbation de la Fédération centrafricaine de football (FCF), la légende camerounaise Rigobert Song n’est pas encore sortie de l’auberge.
Choix du ministre des Sports, Rigobert Song demeure persona non grata auprès de la FCF. La saisine par l’instance de la FIFA, ayant aussitôt brandi la menace d’une suspension de la Centrafrique pour cause d’ingérence, illustre parfaitement la situation de l’ancien sélectionneur de l’équipe du Cameroun.
Pourtant, ce jeudi, une publication de l’ex-défenseur emblématique des Lions Indomptables (137 capes, 4 buts) portait à croire que ce dernier était parvenu à se faire enfin adouber par la FCF grâce à sa fine pratique de la diplomatie.
Rigobert Song s’annonce après la trêve
“Rigo”, comme il est affectueusement surnommé au pays, affirmait avoir été reçu par le président de la fédé, Célestin Yanindji, et qu’il a été convenu qu’il prendrait les rênes des Fauves du Bas-Oubangui après la trêve internationale. Ce qui suggère que le prochain rassemblement s’exécutera donc sous l’égide du local Eloge Enza-Yamissi, choix de la première heure de la fédération.
“Cette décision a été prise en tenant compte des délais très courts pour une prise de fonction avant les échéances importantes qui nous attendent”, a-t-il pris soin d’expliquer avant de prendre rendez-vous après ce mois de mars, pour l’atteinte des “objectifs communs”.
Le tout, non sans adjoindre une photo dans laquelle on peut voir le “Rigo”, verre à la main, en train de trinquer avec des dirigeants. Une image qui interpelle cependant de par l’absence de Yanindji. Celui-là même avec qui l’accord est censé avoir été scellé.
La fédé l’accuse de manipulation
Cette démarche conciliante a eu le mérite d’être saluée par les internautes. Plus particulièrement ses compatriotes camerounais. Ces derniers n’ont pas manqué l’occasion de piquer indirectement son successeur au pays, Marc Brys, particulièrement porté sur la défiance envers Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise (Fecafoot), qui s’est résigné à se coucher devant son ministère de tutelle après un long bras de fer en mondovision.
Mais voilà, dans des propos relayés par 237online.com, la FCF a fermement nié tout accord avec le double vainqueur de la CAN (2000, 2002), désavouant ainsi ce dernier via une source ayant requis l’anonymat. La photo, quant à elle, n’aurait “pas été prise à la fédération” et daterait “de sa signature avec le ministre”.
“Comme vous pouvez le constater, il n’y a aucun membre de la fédération sur cette image. C’est une tentative de manipulation. La fédération ne reconnaît avoir passé accord avec Rigobert. Cette communication de Rigo choque tout le monde à la fédération. S’il y avait un quelconque accord, on aurait publié sur les plateformes de la fédération.”
Plus surprenant encore, la “fédé” envisagerait de lancer “un appel d’offre dans les prochaines semaines” auquel “Rigo sera libre de postuler comme tous les entraîneurs”. Des déclarations qui sont de nature à jeter davantage le trouble, mais qui, si elles se confirment, porteraient un coup important à la crédibilité de Song.