La force du paradoxe. A l’issue d'une troisième journée de la phase de groupes totalement ratée (quatre défaites), deux sélections africaines –l’Algérie et le Nigeria- atteignent les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2014 et sauvent l’honneur du continent. Bilan.
Dans les chiffres, la troisième journée de la phase de groupes de la Coupe du monde 2014 a été un immense fiasco pour les sélections africaines : quatre défaites et un nul. Dans les faits, ces résultats permettent pourtant à l’Algérie et au Nigeria d’accéder aux huitièmes de finale et d’offrir deux représentants au continent. Une première.
Le Cameroun dernier sans faire de vague
Déjà éliminé, le Cameroun ne jouait plus que pour l’honneur face au Brésil, lundi. Mission à moitié accomplie. Les Lions Indomptables ont réussi à ne pas faire de vague et ont inscrit leur premier et unique but dans la compétition grâce à Joël Matip, qui pourrait bientôt les quitter.
Mais les coéquipiers de Samuel Eto’o, insuffisamment remis et resté sur le banc, ont une nouvelle fois pris l’eau (1-4), montré peu de choses dans le jeu et multiplié les erreurs individuelles. Avec un zéro pointé et une différence de buts de -8, ils terminent même lanterne rouge du Mondial. Derrière le Honduras. Chapeau.
La Côte d’Ivoire a encore déçu
Fer de lance du continent, la Côte d’Ivoire manque la qualification pour une poignée de secondes face à la Grèce (1-2). La faute à un penalty transformé par Samaras au bout du temps additionnel (93e).
Scénario cruel mais logique au vu de la prestation très pauvre fournie par des Eléphants souvent incapables de jouer en équipe et multipliant les erreurs derrière. Pour couronner le tout, une vive explication a opposé Didier Drogba à Yaya Touré dans le vestiaire avant le match.
Le Nigeria constant
Sans jamais être flamboyant, le Nigeria fait son petit bonhomme de chemin. Les Super Eagles n’ont rien pu face à l’Argentine du stratosphérique Lionel Messi (2-3) mais ils ont perdu avec honneur, démontrant de belles capacités de réaction puisqu’Ahmed Musa a répondu par deux fois du tac au tac au lutin argentin.
Parfois fébriles en défense, les hommes de Stephen Keshi s’en remettent souvent aux prouesses de leur gardien Vincent Enyeama. Mais, après un début de Mondial raté, ils tiennent enfin leur rang de champions d’Afrique.
Le Ghana n’y est pas
Sélection africaine la plus talentueuse lorsqu’elle décide d’appuyer sur l’accélérateur, le Ghana a conclu sa campagne brésilienne par une triste défaite face au Portugal (1-2). Pour la première fois depuis huit ans, les Black Stars, quarts de finaliste malheureux en 2010, ne verront même pas les huitièmes de finale.
La faute à une entrée en matière ratée face aux Etats-Unis (1-2) et à des erreurs individuelles (John Boye notamment) payées au prix fort. La compétition aura au moins permis à Asamoah Gyan de s’illustrer en devenant le meilleur buteur africain de l’histoire en Coupe du monde (6 réalisations).
L’Algérie l’a fait !
Au courage, grâce à un “match héroïque” selon Vahid Halilhodzic, l’Algérie a tenu tête à la Russie (1-1) et atteint le premier huitième de finale de Coupe du monde de son histoire. Les Fennecs ont souffert, le bloc russe les a longtemps anesthésié et empêché de jouer leur jeu.
Mais la lumière est venue d’Islam Slimani, auteur d’une tête victorieuse à l’heure de jeu. L’Algérie dispose de plusieurs feux follets en attaque (Feghouli-Brahimi-Djabou). Pour peu que sa défense resserre les rangs, comme en fin de match jeudi, elle peut espérer un avenir radieux.
