CM 2014 : cinq qualifiés, cinq parcours

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Cinq des dix qualifiés pour le troisième et dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 sont d'ores et déjà connus. Tous possèdent pourtant un parcours fort différent. Si certains, comme la Côte d'Ivoire et l'Egypte, étaient attendus à ce niveau-là, d'autres, à l'image de la Tunisie et de l'Ethiopie, surprise de ces éliminatoires, sont dans l'expectative suite aux procédures ouvertes par la FIFA, qui pourraient invalider (ou du moins repousser) leur qualification.



 Le plus attendu : la Côte d'Ivoire

Présente lors des deux dernières Coupes du monde, la Séléfanto fait bien sûr figure de favorite pour décrocher l'un des cinq strapontins de la zone Afrique qualificatifs pour le Mondial brésilien. Invaincue et leader du groupe D depuis la première journée, la Côte d'Ivoire n'a jamais tremblé lors de ces qualifications, décrochant un nul sur la pelouse du Maroc -son principal concurrent- dès la deuxième journée (2-2).

Les Eléphants ont géré, à l'expérience. Au cours de leurs dernières sorties, en Gambie (3-0) et en Tanzanie (4-2), les hommes de Sabri Lamouchi n'ont pas forcément eu la partie facile, contrairement à ce que les larges scores peuvent laisser croire. Mais ils ont su triompher sans s'inquiéter grâce à leur expérience et, surtout, au talent individuel de leurs pièces-maîtresses (Yaya Touré, Gervinho, Lacina Traoré et Wilfried Bony notamment), capable de palier les insuffisances d'un jeu collectif balbutiant.

L'intégration réussie des nouveaux venus (Serge Aurier, Mathis Bolly et Giovanni Sio) laisse présager de belles choses en vue d'une qualification définitive pour la grande fête du football mondial.

 Le plus solide : l'Egypte

Les chiffres parlent d'eux-même. Avec cinq victoires en autant de rencontres, l'Egypte est la seule équipe des éliminatoires en mesure de réaliser le grand chelem dans la zone Afrique. S'appuyant sur un collectif bien huilé, les Pharaons ont tenu leur rang face à la Guinée, au Mozambique et au Zimbabwe, même si le Syli National a longtemps tenu tête aux hommes de Bob Bradley. D'abord, lors de la confrontation directe à Conakry il y a un an (3-2) ; les Egyptiens s'étant imposés dans les derniers instants de la partie grâce à Mohamed Salah. Au classement aussi, puisque, malgré leur cinq succès, les Pharaons ont dû attendre l'avant-dernière journée pour s'assurer une place au dernier tour.

Avec l'inévitable Salah, l'Egypte peut espérer être présente au Brésil l'an prochain, pour sa première participation en Coupe du monde depuis 1990. Homme du mois de juin dans les éliminatoires de la zone Afrique, l'ailier du FC Bâle a déjà rapporté neuf points (sur quinze) aux Pharaons dans ces éliminatoires !

 Le plus opportuniste : l'Algérie

Retrouver l'Algérie à ce stade des qualifications n'est pas une surprise mais il faut reconnaître que le challenge proposé aux Fennecs dans le groupe H était relevé. Troisième nation africaine au classement FIFA et troisième lors des deux dernières CAN, le Mali avait de quoi impressionner. De même, les déplacements en Afrique subsaharienne (Bénin et Rwanda) s'annonçaient compliqués pour les hommes de Vahid Halilhodzic, incapables de remporter deux succès consécutifs hors de leurs bases depuis vingt ans.

Alors que les Verts et les Aigles étaient au coude à coude en tête du groupe et qu'on se dirigeait tout droit vers une “finale” Algérie-Mali à l'automne prochain, le mois de juin 2013 a tout changé. Emmenés par un Saphir Taïder aussi novice que talentueux en sélection, les Fennecs ont vaincu le signe indien en s'imposant coup sur coup au Bénin (3-1) puis au Rwanda (1-0). Dans le même temps, le Mali s'est effondré à la maison (1-1 face au Rwanda, 2-2 face aux Ecureuils). Et voilà l'Algérie bien partie pour participer à son deuxième Mondial d'affilée.

 Le plus imprévisible : la Tunisie

Il y a un mois, la Tunisie présentait encore un “profil à l'égyptienne”. Trois matches, trois victoires. Les Aigles de Carthage se dirigeaient tranquillement vers la qualification. Mais juin est passé par-là. Deux matches nuls rapportés de la Sierra Leone (2-2) puis de la Guinée équatoriale (1-1) ont mis des doutes dans la tête des hommes de Nabil Maâloul. Les Tunisiens, qui n'ont rien montré de bien rassurant en termes de jeu, seraient même certainement rentrés avec deux défaites en poche sans les parades décisives de Moez Ben Cherifia à la fin de chacune des deux rencontres.

Sans l'aide du Cap Vert, qui a défait les Leone Stars samedi (1-0), les Aigles de Carthage ne seraient pas qualifiés à l'heure actuelle. L'enquête de la FIFA ciblant la Guinée équatoriale pourrait d'ailleurs avoir des conséquences extrêmement néfastes sur la Tunisie. Si l'instance internationale donne la victoire sur tapis vert au Cap Vert face au Nzalang Nacional, les Requins Bleus ne reviendraient qu'à deux points des coéquipiers de Saber Khlifa, contre qui ils s'offriraient une “finale”, à Radès, en septembre.

Et au vu de la dynamique actuelle des deux équipes, les Aigles de Carthage ne s'avanceraient pas forcément en favoris… Disputer une tel match couperet pourrait cependant permettre aux Tunisiens, absents de la Coupe du monde en 2010, de puiser dans des ressources mentales insoupçonnées pour repartir du bon pied en vue du dernier tour de qualification.

 Le plus surprenant : l'Ethiopie

La surprise du chef. Après la participation à la CAN 2013 et la qualification historique de Saint-Georges, premier club éthiopien à atteindre la phase de poules d'une compétition continentale, en Coupe de la CAF, les Walya confirment que le football éthiopien est en train de renaître de ses cendres.

En examinant le parcours des hommes de Sewnet Bishaw, la présence de l'Ethiopie au dernier tour des éliminatoires apparaît tout à fait logique. Après avoir tenu l'Afrique du Sud en échec à Rustenburg (1-1) il y a un an, les Bouquetins ont enchaîné quatre victoire. La dernière en date les a vu renverser les Bafana Bafana, dimanche, à Addis-Abeba (2-1) après avoir été mené à la marque. Un retournement de situation qui prouve toute la force de caractère des coéquipiers de Saïd Saladin.

L'exploit des Walya réunit tous les ingrédients de la belle histoire. Malheureusement, une enquête de la FIFA ouverte à leur encontre pour avoir aligné un joueur non éligible (Minyahil Teshome, qui avait reçu deux cartons jaunes lors des rencontres précédentes) contre le Botswana (2-1), le 8 juin, pourrait tout remettre en cause…

CM 2014 : cinq qualifiés, cinq parcours

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !