Malgré un contexte extrasportif souvent compliqué, la Coupe du monde 2014 restera comme une année exceptionnelle pour le football africain. Pour la première fois, deux sélections du continent participent aux huitièmes de finale et ce n’est pas le seul record à tomber !
En 2014, deux des sélections qualifiées dans le Top 16 sont africaines (l’Algérie et le Nigeria), ce n’était jusqu’à présent jamais arrivé. Depuis 1986 et le passage à un deuxième tour à seize équipes, un seul représentant du continent était parvenu à se hisser à ce stade de la compétition lors de chaque édition.
Autrement dit, l’Afrique ne représentait que 6% du Top 16, même en 2010, lors de la première Coupe du monde organisée sur le continent (en Afrique du Sud), où seul le Ghana, malheureux quart de finaliste, avait sauvé l’honneur. En 2014, grâce à l’Algérie et au Nigeria, l’Afrique représente 13% du Top 16, comme le montre le graphique suivant.
On notera au passage la lente érosion de la part des sélections européennes dans le Top 16 (38% cette année contre 63% au siècle dernier) au bénéfice des sélections d’Amérique du Sud (31%)et d’Amérique centrale (qui atteignent elles aussi un record en représentant 19% des qualifiés pour le Top 16). Pour la première fois depuis seize ans, aucune sélection asiatique n’a franchi le premier tour.
Gyan et l'Algérie front trembler les filets
Mais la présence historique de deux représentants du continent n’est pas le seul record battu par les sélections africaines. Symbole de la montée en puissance du continent, l’Algérie est devenue la première sélection africaine à inscrire quatre buts dans un même match de Coupe du monde, lors de sa victoire contre la Corée du Sud (4-2), le 22 juin.
La veille, Asamoah Gyan, auteur d’un but contre l’Allemagne (2-2) était devenu le premier Africain à marquer lors de trois Coupes du monde différentes ! Le 26 juin, en égalisant en vain contre le Portugal (1-2), il est également devenu le meilleur buteur africain de l’histoire en Coupe du monde avec six réalisations : une en 2006, trois en 2010, deux en 2014. Il dépasse le légendaire Roger Milla et ses cinq buts. Autant de signaux qui attestent de l’émergence du football africain, malgré les problèmes internes qui continuent à le ronger de l'intérieur.