Depuis bientôt un an et demi qu'il est à la tête de la sélection de Côte d'Ivoire, Sabri Lamouchi va connaître sa première expérience sur un banc de touche en Coupe du monde. Si le technicien franco-tunisien reste lucide sur les chances de son équipe, il n'en espère pas moins un parcours honorable pour déjouer certains pronostics.
Son arrivée et son adaptation
“C'était inattendu pour beaucoup de monde, pour moi y compris. Évidemment, quand pour votre première expérience, vous prenez les rênes d'une équipe nationale, qui plus est celle de la plus grande équipe africaine, le challenge n'est pas facile. L'un des objectifs était de se qualifier pour la Coupe du Monde et je suis heureux d'ores et déjà d'avoir fait partie de cette aventure, d'avoir qualifié pour la troisième fois consécutive cette grande nation du football à une compétition aussi importante que celle-là.
La règle est de s'adapter aux joueurs dont on dispose. Mon premier défi a été de faire en sorte que toutes les individualités se mettent au service du collectif, qu'il y ait davantage un esprit de groupe. Et je dois reconnaître que j'ai été agréablement surpris par les joueurs. Tout n'a pas été rose, malgré la qualification et le fait qu'on n'ait pas perdu le moindre match au cours de cette campagne. En tout cas, j'ai toujours veillé à trouver la solution la plus adaptée, la plus équilibrée, la plus compétitive, afin d'avoir une équipe toujours à la recherche de la performance. Le public ivoirien attend des Éléphants qu'ils gagnent 4:0 à chaque match. Malheureusement ce n'est plus le cas. C'est toujours très difficile de jouer ses matches en Afrique.”
La dernière compétition de toute une génération
“Mais la Côte d'Ivoire ne peut pas gagner la Coupe du Monde ! Certes, la Côte d'Ivoire a une génération de joueurs qui se termine. Pour certains ce sera effectivement la dernière Coupe du Monde. Mais la Côte d'Ivoire dispose d'éléments capables non pas de créer la surprise, mais de jouer au niveau qui lui est reconnu dans le monde entier. En Coupe d'Afrique, ils ont toujours été favoris mais ils n'ont jamais ramené le trophée. En Coupe du Monde, ils n'ont pas la faveur des pronostics, mais ils ont les talents pour embêter les grandes nations du football. Il faut pour cela que les individualités se mettent à 100% au service du collectif.”
Les adversaires en poules
“Cette poule n'est pas si simple non plus. La Colombie peut être une des grandes surprises de la prochaine Coupe du monde. J'ai pu assister à leur récente victoire face à la Belgique : cette équipe est rigoureuse, déterminée, et talentueuse. Le Japon est la meilleure équipe asiatique. La Grèce a remporté le championnat d'Europe il y a 10 ans, mais elle reste une équipe difficile à bouger, à jouer, à bousculer. C'est un groupe très équilibré. Le premier match aura son importance.”
Jusqu'où peut aller la Côte d'Ivoire ?
“Ne nous fixons pas de limite ! L'objectif numéro 1 est d'essayer de faire mieux que lors des deux dernières éditions, c'est-à-dire de sortir des poules. Nous savons que ce sera difficile car il y a beaucoup de qualité dans notre groupe. Il faut juste ne pas avoir de regret. Si on passe, tout est jouable. Mais concentrons-nous d'abord sur le premier match, sur notre préparation, et sur les forces qui sont les nôtres pour essayer de rendre fier un peuple ivoirien qui n'attend que ça.“