Après avoir soutenu bec et ongles la candidature du Qatar, qui s'est soldée par l'obtention de l'édition 2022 de la Coupe du monde, Sepp Blatter a publiquement reconnu qu'il s'agissait d'une erreur.
“Bien sûr que c'était une erreur ! Mais vous savez, on commet beaucoup d'erreurs dans la vie“. Près de trois ans et demi : C'est le temps qu'il aura fallu à Sepp Blatter, président de la FIFA, pour reconnaître que l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar n'était pas le choix le plus judicieux. Des mots, prononcés sur la chaîne suisse RTS, qui vont à contre-courant de ses précédentes déclarations. Un moyen également de lancer sa campagne dans la quête d'un cinquième mandat à la tête de la plus haute instance du football mondial.
L'avocat n°1 du Qatar
Pourtant, Sepp Blatter avait défendu bec et ongles le choix de la FIFA. Les scandales de corruptions ou d'esclavage ? Des critiques “injustes” martelait-il devant les représentants de la Confédération Asiatique. Face à la fronde de l'opinion publique, le Suisse avait toujours fait face et soutenu le choix de la FIFA, en dénonçant “les attaques et critiques des médias“.
Surtout, il avait balayé les problèmes liés aux conditions climatiques (les températures en été au Qatar dépassent les 40°), en assurant que la Coupe du monde [ne changerait pas d'organisateur
>. Des choix forts, qui n'ont fait qu'augmenter sa côte d'impopularité auprès des observateurs, une impopularité récemment renforcée par les problèmes que connaît l'organisation brésilienne.
Une déclaration sur fond de campagne électorale
Cependant, cette déclaration n'est pas faite au hasard. Il y a une semaine, il laissait entendre qu'il pourrait être candidat pour un cinquième mandat. Critiquer le choix du Qatar, c'est aller dans le sens de l'opinion publique, et donc regonfler sa côte de popularité.
Surtout, Sepp Blatter cible Michel Platini, qu'il accuse implicitement d'avoir poussé le gouvernement français à faire pression pour ce choix, en évoquant notamment un dîner à l'Elysée avec l'émir du Qatar et les deux hommes. Il s'est également défaussé de ses responsabilités, en pointant du doigt le rapport technique du Qatar qui “indiquait bien que les températures en été sont bien trop élevées“, ce qui n'a pourtant pas empêché “le comité exécutif de la FIFA d'attribuer avec une majorité assez large le Mondial à l'émirat“.
Près d'un an avant le scrutin à la tête de la FIFA, Sepp Blatter sort donc ses premières cartouches en vue d'une bataille qui s'annonce féroce.