Congo-Le Roy : “Se qualifier pour la CAN 2015”

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Désormais à la tête de la sélection du Congo après avoir quitté celle de RDC, Claude Le Roy poursuit son périple sur le continent africain. Une histoire qui dure depuis 1985 pour le technicien de 66 ans, qui va tenter d'emmener les Diables Rouges à la CAN 2015 au Maroc.


Après le Cameroun (deux fois), le Sénégal, la RDC (deux fois) et le Ghana, vous voilà à Brazzaville…

Je considère que je suis un privilégié, je fête presque mes 30 ans d'Afrique, je suis arrivé en 1985 au Cameroun…

Vous êtes à jamais le “sorcier blanc”. Quel est votre lien avec l'Afrique ?

C'est un continent à la fois fatiguant et fascinant. Il n'y a pas un peuple africain mais des peuples. C'est l'anti-discours de Dakar (de l'ex-président français Nicolas Sarkozy, ndlr), ils s'inscrivent dans l'histoire et ont une mémoire extraordinaire. La gentillesse de ce continent à mon égard a toujours été absolument incroyable. Mais c'est parce que j'y ai vécu en famille, j'ai beaucoup bossé sur les sélections de jeunes, formé des entraîneurs, je me suis investi. Le drame est que trop de fédérations africaines ont accepté des entraineurs qui venaient un dimanche par mois et ne laissaient rien, aucune présélection, aucun nom. Il ne faut pas seulement aller voir les pros en Europe.

Vous défendez donc le CHAN (Championnat d'Afrique des sélections de joueurs locaux) ?

Il y a très longtemps que je radote sur ce sujet : il faut travailler avec les équipes nationales locales, il fallait organiser ce CHAN. La preuve, il est très populaire (victoire de la Libye en 2014). En 1987, nous avions gagné les Jeux Africains avec le Cameroun, grâce à un jeu exceptionnel, avec des joueurs que j'avais trouvés pour certains en 2e division. Il y avait les Stephen Tataw (futur capitaine des Lions), Benjamin Massing, Bertin Ebwelle, tous futurs membres de l'équipe championne d'Afrique en 1988 (avec Le Roy, ndlr)…

A quand remonte votre premier contact avec le Congo ?

Au mois de décembre 1971 ! Nous étions à Pointe-Noire avec Ajaccio, à la demande de mon coéquipier François M'Pelé (buteur du Congo). Nous étions venus jouer deux matches de préparation, nous étions un peu les féticheurs du Congo Brazzaville : quelques semaines après ils devenaient champions d'Afrique (CAN-1972) !

Un contrat de deux ans au Congo, n'est-ce pas sportivement une régression ?

J'ai voyagé au hasard de mes envies, quand je suis allé en Malaisie tout le monde à dit : “Il n'a plus rien”, mais j'ai quitté la Malaisie pour l'AC Milan (observateur pour l'Afrique) ! Les plans de carrière sont pour les médiocres ou les gens qui n'ont pas confiance en eux. Nous commençons par un amical contre la Libye le 5 mars à Tunis. Il nous faudra passer par les barrages pour atteindre les poules qualificatives pour la CAN 2015 au Maroc, mais avec la RDC j'ai déjà joué la CAN en passant par ces barrages. Et j'aurais pu prendre des équipes plus prestigieuses.

Lesquelles ?

Le Maroc, le Mali, l'Éthiopie, l'Afrique du Sud, j'étais sur la “short-list” de la Hongrie… Économiquement j'aurais dû répondre à certains clubs du Golfe, mais j'aime les pays de foot. Dans le Golfe, seuls Oman (qu'il a entraîné) et l'Arabie Saoudite sont des vrais pays de foot. Au Qatar il n'y a jamais personne dans les stades. Moi je suis toujours amoureux du foot, même de plus en plus amoureux.

Congo-Le Roy : “Se qualifier pour la CAN 2015”

Rédaction

Issa Hayatou, Ahmad Ahmad, Patrice Motsepe… Lancée en 2010, la rédaction d’Afrik-Foot en a vu défiler des présidents de la CAF. Sa plume peut parfois être acerbe mais elle a toujours le même objectif : œuvrer au développement du football africain, sans rien cacher de ses réussites comme de ses faiblesses.