Devancés par les Comores et la Tunisie, les Baréa de Madagascar ne participeront pas à la CAN 2025 au Maroc. La fédération est à la recherche d’un sélectionneur pour succéder à Romuald Rakotondrabe. Cinq candidatures, dont celles des français Patrice Neveu, Corentins Martins et Tony da Silva, ont été intégrées à la short-list qu’Afrik-Foot révèle en exclusivité.
Dans quelques jours, Madagascar aura un nouveau sélectionneur. La fédération malgache avait en effet pris la décision de se séparer de Romuald Rakotondrabe (59 ans), après l’élimination des Baréa lors des qualifications pour la CAN 2025 au Maroc. Les insulaires avaient terminé à la quatrième et dernière place du Groupe A avec deux points, derrière les Comores, la Tunisie et la Gambie. Rakotondrabe a cependant été promu sélectionneur de l’équipe locale, qu’il a qualifiée pour le prochain Championnat d'Afrique des nations (1er-28 février au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda).
Mais Madagascar n’a pas abandonné l’ambition de participer à la Coupe du monde 2026. Les quarts de finaliste de la CAN 2019 occupent la troisième place du Groupe I avec 7 points, derrière les Comores et le Ghana (9 points), mais devant le Mali (5 points), la Centrafrique (4e) et le Tchad (0). Les Baréa affronteront la Centrafrique et le Ghana en mars prochain, à l’occasion des 5e et 6e journées des qualifications. La Fédération malgache, présidée par Alfred Randriamanampisoa, a reçu et épluché une cinquantaine de candidatures, avant de dresser une short-list de cinq noms.
« La recherche de la fédération s’oriente vers un coach expérimenté, et connaissant bien l’Afrique », explique sous couvert d’anonymat une source proche du dossier.
La fédération veut un sélectionneur expérimenté et fin connaisseur de l’Afrique
Dans cette liste restreinte, dont Afrik-Foot a pu prendre connaissance, reviennent deux noms particulièrement bien connus sur le continent. Le premier est celui du Français Patrice Neveu (70 ans), libre depuis son départ du Gabon en octobre 2023. Le Vendéen a dirigé plusieurs sélections africaines : la Guinée (2004-2007), qu’il a menée en quart de finale de la CAN 2006 en Egypte, la RD Congo (2008-2010), la Mauritanie (2012-2014), qu’il avait qualifiée pour sa première phase finale d’une grande compétition lors du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2014 en Afrique du Sud et fait passer de la 206e à la 133e place du classement FIFA, ainsi que le Gabon, huitième de finaliste de la CAN en 2022 au Cameroun.
Neveu, qui fût également le sélectionneur d’Haïti (2015-2016), avec une participation à la Copa America Centenario en 2016, a entraîné plusieurs clubs en Afrique, en Tunisie (Médénine), au Maroc (Salé, MA Tétouan), en Egypte (Smouha Alexandrie, Ismaïly) et en Guinée (Horoya AC). Il fût également Directeur technique national du Niger en 1999.

Le second est son compatriote Corentin Martins (55 ans). L’ancien milieu de terrain de Brest, Bordeaux, Strasbourg et du Deportivo La Corogne, quatorze fois international français, reste sur trois expériences en Afrique du Nord, au CR Belouizdad et au Paradou AC (Algérie), ainsi qu’en Libye, dont il fût le sélectionneur d’avril 2022 à janvier 2023. Auparavant, le Breton avait entraîné Brest et surtout la Mauritanie (2014-2021), où il avait succédé à Patrice Neveu. Sous sa direction, les Mourabitounes s’étaient qualifiés pour la première phase finale de CAN, en 2019, avant de récidiver pour l’édition 2022 au Cameroun. Mais Martins avait cependant été remercié avant la phase finale et remplacé par le Français Didier Gomes da Rosa.

Tony da Silva (44 ans) est le troisième Français à apparaître sur cette short-list. Également détenteur d’un passeport portugais, cet ancien défenseur, qui a effectué l’essentiel de sa carrière professionnelle au Portugal (Estrela Amadora, Chaves, Penafiel) et en Roumanie (CFR 1907 Cluj) s’est reconverti entraîneur, en tant qu’adjoint (Vizeu, Paços de Ferreira), mais également de numéro 1 à Bragança, Montalegre et jusqu’au mois de septembre dernier au Politehnica Iasi (Ligue 1 roumaine). Da Silva a par ailleurs connu une expérience en Afrique en tant qu’adjoint de Toni Conceiçao au Cameroun (2019-2022).

Le rôle du chef de l’Etat
Un autre candidat, le Roumain Mario Marinica (60 ans), actuellement en poste au Liberia, a participé à la CAN au Cameroun avec le Malawi, battu (1-2) par le Maroc en 16e de finale. Cet ancien joueur du Dinamo Bucarest et du Steaua Bucarest, qui ne parle pas français, a également entraîné Black Leopards (Afrique du Sud) et fût directeur technique d’Azam, en Tanzanie. Enfin, le Brésilien Ederson Silva (41 ans), qui a entraîné en Chine et au Ghana (Kotuku Royals FC) a également vu son dossier retenu.

La nomination du futur sélectionneur de Madagascar ne sera toutefois pas seulement l’affaire de la fédération, puisque le président de la République, Andry Rajoelina, suit ce dossier de très près.
« C’est l’Etat qui prendra en charge le salaire du coach et de son staff technique, et Rajoelina aura son mot à dire au moment du choix, et son avis comptera beaucoup », ajoute un proche de la fédération.
L’aspect financier, en plus du profil purement sportif, sera un argument important. Selon nos informations, l’Etat ne souhaite pas aller au-delà de 15 000 euros par mois pour le sélectionneur, hors primes et avantages.
