Après la sortie médiatique inattendue de Didier Drogba, c’est au tour de Serge Aurier de décrier les pratiques des dirigeants de la Fédération ivoirienne de football.
De notre correspondant à Abidjan
Décidément, Sidy Diallo, le président de la FIF, et son équipe sont en train de se mettre à dos les internationaux ivoiriens. A l’instar de Didier Drogba, Serge Aurier, envisage de tourner la page de la sélection nationale. Et pour cause, le sociétaire du Paris Saint-Germain se dit répugné par l’attitude des dirigeants du football ivoirien concernant notamment la gestion des primes de la CAN 2015.
“Ce qui s’est passé est anormal, décevant. C’est une simple question de respect. Personnellement, ce ne sont pas les primes en sélection qui me font vivre. Ce que je viens chercher quand je suis avec les Eléphants, ce sont les émotions. Mais je pense surtout aux joueurs locaux, pour qui ces sommes sont très importantes. Il y a des gens, parmi ceux qui dirigent le foot ivoirien, qui ne respectent pas le groupe et ce qu’il a fait en Guinée Equatoriale. Tu fais les efforts pour ramener la CAN au pays, et où est la gratitude ?“, s’est il interrogé sur Jeuneafrique.com.
Hervé Renard contraint de partir
L’ancien Toulousain se dit encore plus peiné, d’autant plus qu’au-delà du manque de considération affiché par l’instance fédérale vis-à-vis des joueurs, elle n’a rien fait pour retenir Hervé Renard, le sélectionneur national. Pis les dirigeants fédéraux l’ont contraint à prendre la porte. “Je suis triste, car c’est un entraîneur qui compte beaucoup pour moi. Il m’a toujours fait confiance, même quand je jouais peu au PSG. Le problème, c’est que la fédération n’a rien fait pour le garder. On ne lui a pas donné tous les moyens pour travailler. Quelque part, on l’a forcé à prendre cette décision. Il a réussi à qualifier la Côte d’Ivoire pour la CAN alors que ce n’était pas facile, on a bossé comme des fous à Dubaï pour préparer la phase finale, on la gagne et finalement, on a l’impression qu’il y a des personnes en Côte d’Ivoire qui pensent plus à leurs propres intérêts qu’au collectif“, a-t-il décrié.
Aurier, pas le seul déçu
Au regard de cette situation qui prévaut, la sélection ne fait plus bon vivre pour Aurier. Déjà pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2017 prévue le 12 juin face au Gabon, il est fort probable que le latéral droit des Eléphants soit aux abonnés absents. “En ce qui me concerne, je ne suis pas certain de disputer le match amical au Gabon le 12 juin. Depuis que je joue pour la sélection, j’avais l’habitude d’une organisation carrée. Mais cette affaire de primes et l’attitude vis-à-vis de Renard me font réfléchir. Je n’ai pas envie d’être tracassé par ce genre de problèmes quand je suis avec les Éléphants. Nous avons été trahis par certaines personnes” , a-t-il regretté avant de trahir un secret : “Vous savez, entre joueurs, on se parle beaucoup. Et je ne suis pas le seul à être déçu. Il faut peut-être s’attendre à ce que les cadres de la sélection prennent les choses en main. Je n’avais rien dit jusqu’à maintenant, mais j’estime que c’est le moment. Car ces faits peuvent mettre en danger l’équipe. Il faut que des choses changent. Mais il faut qu’elles changent vite…“