La Côte d’Ivoire réussira-t-elle à se qualifier pour la CAN 2015 au soir du 19 novembre ? De l’avis de bon nombre d’observateurs de la scène sportive ivoirienne, tout dépendra de la solidité de la défense des Eléphants.
De notre correspondant à Abidjan
La sélection nationale de Côte d’Ivoire n’a jamais été aussi en difficulté dans les éliminatoires d’une Coupe d’Afrique des nations depuis 10 ans. La faute à une défense poreuse qui prend l'eau de toute part. En quatre rencontres, l’arrière garde des Pachydermes a en effet concédé 10 buts dont 8 en deux oppositions. Ces statistiques alarmantes animent énormément les débats au sein de la population ivoirienne. Celle-ci commence d’ailleurs à s’interroger sur la capacité d’Hervé Renard, accueilli avec ferveur, à révolutionner la Séléphanto comme attendu.
Tout porte donc à croire que le technicien français joue son avenir à la tête des Eléphants les 14 et 19 novembre respectivement face à la Sierra Leone et au Cameroun. Conscient de cette situation, Renard n’a eu d’autre choix que de faire l’impasse sur la reconstruction pour rappeler les anciens. A savoir Kolo Touré et surtout Didier Zokora dit “Maestro”, qui avait fait ses adieux à la sélection début septembre.
La paire Kolo-Zokora, un atout majeur
Depuis la mise à l’écart de Kolo et le départ de Zokora, la défense des Eléphants a perdu de sa qualité et de son efficacité. Aussi leur retour est-il très apprécié dans les milieux sportifs. “C’est tant mieux ! Puisque leur départ brusque a comme fait de Copa Barry un orphelin dans la défense. Ils ont joué ensemble pendant 15 bonnes années. Ils ont ensemble des automatismes, une culture et une tradition depuis l’académie“, analyse Adam Khalil, journaliste sportif à Fraternité Matin et correspondant de Canal+ en Côte d’Ivoire.
Effectivement derrière les défenses expérimentales de Renard, Copa Barry a eu beaucoup de mal à être performant dans ses cages lors de ses quatre dernières sorties avec la sélection. “Il faut bien que Hervé Renard se rende à l’évidence. De sorte que la défense pour ces deux matches soit construite autour de Copa, Zokora, Kolo, Tiéné, Dja Djédjé et Aurier. Ce sont des joueurs qui ont un vécu international et qui peuvent asseoir une bonne dynamique de jeu défensif devant Copa Barry“, fait remarquer Adam Khalil. En optant donc pour une défense d’expérience, l’ancien entraîneur de la Zambie permettra au sociétaire du KSC Lokeren de retrouver ses réflexes qui ont permis à la Côte d’Ivoire de se tirer de biens de situations ces dernières années.
La reconstruction d’accord, mais la qualification d’abord
Certes, Hervé Renard a mandat de la Fédération ivoirienne de football de reconstruire l’équipe fanion. Mais cette reconstruction ne peut être sacrifiée sur l’autel de la qualification à la CAN 2015 au Maroc. Les supporters ivoiriens très exigeants et très passionnés l’admettront difficilement. “Le piège de la reconstruction se trouve dans le fait que la Côte d’Ivoire reste un pays de résultats. On le voit avec des équipes comme le Real, le Barça, Manchester…“, explique le correspondant de Canal+ avant de poursuivre : “Et donc on peut entamer un nouveau cycle, mais les exigences des supporters, des autorités sont telles qu’il faut se qualifier pour la CAN.”
Aujourd’hui, comme le souligne Adam Khalil, toute l’industrie du football ivoirien se développe grâce aux participations aux phases finales des CAN et de Coupe du monde. Ce qui montre l’importance des deux matches à venir qui se disputeront dans la bonbonnière du stade Félix Houphouët-Boigny. Autrement dit, Hervé Renard devra mettre les bouchées doubles afin de poinçonner son billet pour le Maroc. Et cela passe nécessairement par une bonne organisation défensive.