Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Fraternité Matin, Sabri Lamouchi revient sur la désillusion des Eléphants au Mondial 2014 et surtout sur son départ précipité à la tête de la sélection ivoirienne.
De notre correspondant à Abidjan
Sabri Lamouchi n’a pas la conscience tranquille. Deux semaines après avoir rompu son contrat, de façon unilatérale avec la Fédération ivoirienne de football (Fif), le technicien franco-tunisien éprouve beaucoup de remords. “Je n’ai jamais parlé de démission. J’ai tout simplement répondu à un journaliste ivoirien sous le coup de l’émotion. Mon contrat arrivait à son terme après la Coupe du monde. Et que c’était peut-être la fin d’une histoire. Je n’avais à aucun moment imaginé la fin de mon histoire avec la Côte d’Ivoire de cette manière-là“, explique Lamouchi.
“Je regrette“
Tout en regrettant sa sortie, l’ancien Marseillais lève un coin du voile sur ses ambitions qui étaient d’aller conquérir la Coupe d’Afrique des nations au Maroc avec la sélection ivoirienne. “Sincèrement, je regrette de ne pas avoir dit que j’allais avoir une discussion avec mon président (Sidi Diallo, président de la Fif,ndlr) qui m’a fait confiance jusqu’à présent. Mais, avec qui nous étions en totale confiance et transparence. Lui savait que j’avais repoussé toutes les offres de manière à rester concentré sur notre objectif qui était de passer les poules et ensuite continuer l’aventure jusqu’à la CAN au Maroc et tenter de ramener la Coupe à Abidjan“, révèle-t-il.
Et d’être plus précis : “Mon objectif était d’entrer dans l’histoire du football ivoirien. Mon envie était de ramener la coupe du Maroc et de rendre la confiance au président Sidy Diallo et aux joueurs qui ont été exemplaires pendant deux ans et surtout pendant cette Coupe du monde.”
L'arbitrage et la maturité des joueurs pointés du doigt
Revenant justement sur le Mondial 2014, Sabri Lamouchi impute l’élimination prématurée de la Côte d’Ivoire, en grande partie, aux mauvaises décisions arbitrales. “La Coupe du monde est du haut niveau. Et dans ce genre de compétition, il y a de petits détails qui restent importants. Il y a des erreurs à ne pas commettre, notamment pour ce qui est de l’arbitrage. J’en ai personnellement parlé en conférence de presse, après le match contre la Colombie et lors d’une réunion technique. Mais que puis-je faire aujourd’hui, alors que la compétition est terminée ? On sort sur un penalty plus qu’imaginaire à 30 secondes du rêve de tout un peuple“, décrie-t-il.
Outre les erreurs arbitrales, Lamouchi pense que le manque de maturité de ses poulains leur a été préjudiciable, notamment face à la Grèce. “C’est vrai que nous avons connu une mauvaise entame de match. Mais nous étions pendant 20 minutes en huitièmes de finale. Mais aussi, il faut le dire, nous avons manqué de maturité. Je pense que dans les 5 dernières minutes, on ne devrait plus chercher à aller marquer un second but, mais essayer de conserver le ballon et ne pas le perdre. A gagner du temps comme l’ont si bien fait les Costariciens qui, eux, ont fait preuve d’expérience et de vigilance. C’est peut-être, ce qui nous a manqué“, estime-t-il.