Les membres du comité exécutif de la Fédération ivoirienne de football (FIF), avec à leur tête Augustin Sidy Diallo, sont sans salaire depuis qu’ils président à la destinée du football ivoirien. Cette révélation de taille a été faite par Sory Diabaté, premier vice-président de l'instance.
De notre correspondant à Abidjan
A moins d’un mois du début de la phase finale de la CAN 2015, ce n’est toujours pas la grande sérénité dans le microcosme du football ivoirien. La question du financement de l’aventure équato-guinéenne, estimé à 3,5 milliards de francs CFA (5 335 715 euros) continue de faire des vagues. Accusé à tort ou à raison de vouloir détourner une partie de cette bagatelle à des fins personnelles, le comité exécutif de la FIF, par la voix de Sory Diabaté, est monté au créneau pour faire le grand déballage.
La FIF ne touche pas d’argent liquide
Face à la presse nationale et internationale au 3e étage de la Maison de Verre (siège de la FIF), le premier vice-président de la faîtière du football ivoirien n’a pas failli à sa mission. Manipulant la langue de Molière avec force et aisance, le patron de la Ligue professionnelle de football a démontré avec preuve à l’appui que la FIF est irréprochable dans sa gestion des finances, contrairement à ce que ses détracteurs voudraient faire croire.
“Il y a des commentaires dans la presse et sur les réseaux sociaux qui présentent les responsables fédéraux comme des personnes sans scrupules, des irresponsables, à la limite des escrocs et des voleurs. On a eu même à pousser le peuple à la révolte en donnant des chiffres sous le fallacieux prétexte de la transparence“, a décrié Sory Diabaté.
A l’en croire, les fonds mis à la disposition des sélections nationales par l’Etat ivoirien sont gérés par le régisseur du ministère de l’Economie et des Finances et non par le président de la FIF. “Lorsque l’Etat décaisse de l’argent pour l’équipe nationale, cela ne signifie pas qu’il remet des milliards dans une mallette au président Sidy Diallo pour se promener. Les fonds virés au Trésor, sont gérés par un régisseur du ministère de l’Economie, des Finances et du Budget. C’est lui qui règle les factures ou nous délivre des chèques pour les faire“, a-t-il précisé.
Une pique au ministère des Sports
Aussi, a-t-il invité les Ivoiriens à mettre fin aux attaques en règle contre les membres du comité exécutif qui ne font que du bénévolat. “Le président Sidy Diallo travaille depuis 1982. Moi-même j’aurai 30 ans de service en 2015 en tant que cadre du privé. Le 2e vice-président Pascal Abinan est DG des impôts et président de conseil régional. Nous ne sommes donc pas venus à la Fédération pour nous enrichir. Nous avons juste décidé de nous mettre au service du football ivoirien“, a confié Sory Diabaté avant d’étayer ses dires: “La preuve, depuis que nous sommes aux affaires, nous ne percevons aucun salaire, même pas d’indemnités pour le carburant. Mieux, il arrive au président de la FIF de pré-financer des compétitions sur fonds propre.”
Pour résumer, la FIF “ne dilapide pas l’argent du contribuable” et n’a pas de leçon à recevoir de qui que ce soit, surtout pas du ministère des Sports qui pour la campagne 2013 en Afrique du Sud, s’est adjugé “304 millions pour la prise en charge d’une délégation de quatre personnes“. Autrement dit, le budget de 3,5 milliards de francs CFA élaboré pour la CAN 2015 “reflète bien les charges inhérentes à la préparation des Eléphants, à leur participation à la compétition, à leurs différentes primes et à la prise en charge de la délégation dans son ensemble.“