L’atmosphère n’est pas saine du côté de la Fédération ivoirienne de football (Fif) à quelques semaines du Mondial 2014. Du moins, tout porte à le croire avec la démission de Michel Brizoua-Bi, président de la Commission des Affaires juridiques.
De notre correspondant à Abidjan
La Commission des Affaires juridiques de la FIF est sans tête à ce jour. Et pour cause, le président de cette commission, Michel Brizoua-Bi, a rendu le tablier. L’expert en droit du sport part en dénonçant dans une missive, un dysfonctionnement criard du Comité exécutif de l'Instance fédérale chargée de la Gestion du Football ivoirien.
“Le 04 février 2014, constatant que depuis plus de deux mois le comité exécutif ne s’était pas réuni, je me suis permis de vous (Sidy Diallo, président de la FIF, ndlr) adresser dans les termes les plus courtois une correspondance confidentielle pour déplorer des sérieuses défaillances tant dans le fonctionnement du comité exécutif que dans l’administration de la FIF assurée par une Direction exécutive. Cette correspondance était d’ailleurs la seconde après une précédente, également sans suite, adressée à mon retour du Maroc en septembre 2013 afin de vous alerter sur le regard de la FIFA face à la question de la non tenue d’assemblée générales, ce qui est notre cas à la FIF depuis 2012“, mentionne Brizoua-Bi.
Sabri Lamouchi, un choix imposé
En plus de l’Assemblée générale, l’Avocat de profession révèle que le Comité Exécutif ne tient plus de réunion depuis le 13 février 2014. “Je n’ai pas l’intelligence suffisante pour décrypter les motifs de votre silence, mais je suis contraint de tirer la conclusion selon laquelle il est devenu inutile pour un membre du Comité Exécutif d’émettre par écrit des critiques sur la gestion de notre institution, et mieux, de formuler des propositions à votre attention. Ultime preuve, depuis le 13 février 2014, aucune réunion du Comité Exécutif ne s’est tenue“, regrette-t-il.
Le désormais ex président de la Commission des affaires juridiques va même plus loin en insinuant que Sidy Diallo a coopté Sabri Lamouchi sans consulter l’équipe dirigeante de la FIF. “Monsieur le Président, la paupérisation et la perte de compétitivité des clubs de Côte d’Ivoire, l’important soutien de l’Etat et les fortes attentes du public sportif, désabusé par nos contre-performances interdissent à l’équipe dirigeante de notre institution de fermer les yeux sur ses lacunes notamment organisationnelles. Celles-ci, en effet, engagent collectivement le comité exécutif, même lorsqu’il est mis devant le fait accompli lors de certaines décisions d’importance majeure telles que le choix d’un sélectionneur national ou la conclusion de contrats de sponsoring“, fait-il savoir.
“Je pars sans récrimination“
Et d’en tirer les conséquences : “Mon avis personnel que j’espère erroné est que notre gouvernance de l’organe fédéral du football n’est pas exemplaire. J’ai été élu comme mes autres collègues au Comité Exécutif pour servir l’intérêt du football à vos côtés. Je ne puis donc me taire et me comporter à votre égard en suiveur, y compris sur des sujets étrangers au football comme votre ‘guerre froide' avec un monument de notre football. Vu que le cadre de collaboration que vous instaurez ne me permet pas en l’état d’apporter ma contribution, il me semble préférable de ne pas vous imposer ma présence et de vous offrir ma démission de mes fonctions de membre du Comité Exécutif de la Fédération ivoirienne de Football.”
En dépit de tout, Michel Brizoua-Bi quitte la Maison de verre sans rancune. “Je voudrais saisir cette occasion pour rendre hommage à l’attachant personnel de la FIF et à chacun des 16 autres membres statutaires du Comité exécutif dont l’amitié et l’expérience dans cette activité bénévole ne m’ont jamais fait défaut, en les assurant de ma solidarité face aux importants défis qu’ils auront à affronter avec vous jusqu’au terme du mandat actuel. J’ai essayé avec mes limites de mériter ce legs en servant la FIF pendant 10 ans. Je pars, sans récrimination à votre égard et vous assure de mes vœux sincères de succès afin que vous arriviez pendant votre mandat à inscrire en lettres d’or le nom de la Côte d’Ivoire dans l’histoire du football mondial“, souhaite-t-il.