Côte d’Ivoire-Y. Meïté : "Reading, un possible tremplin pour la sélection A"

Formé au Paris Saint-Germain et buteur contre Chelsea en finale de Youth League (1-2) la saison passée, Yakou Meïté a décidé de quitter le club de la capitale pour signer son premier contrat professionnel en faveur de Reading en Championship (D2 anglaise). Un choix que le polyvalent attaquant de 20 ans a expliqué à Afrik-Foot. L’international U20 ivoirien espère notamment bénéficier d’un temps de jeu en hausse pour frapper à la porte de la sélection A.

Bonjour Yakou, vous venez de signer à Reading, comment s’est déroulée votre première semaine en Angleterre ?

Tout se passe très bien, les joueurs m’ont bien accueilli malgré la barrière de la langue qui complique un peu les choses pour communiquer. Sinon, je me prépare avec le groupe, mais je fais aussi du travail seul avec le préparateur physique. Je suis en préparation disons… accélérée !

Entre votre départ du PSG en fin de saison dernière et votre signature à Reading, comment avez-vous gardé la forme ?

J’ai commencé à faire une préparation pendant deux semaines avec le kiné du centre de formation du PSG, puis ensuite il est parti en vacances et j’ai continué seul de mon côté. Si ça ne tenait qu’à moi, comme j’ai envie de jouer, de me montrer dès le départ, je jouerai pour la première journée (samedi, contre Preston North End, ndlr), mais je pense que le coach va encore me faire bien bosser une dizaine de jours pour être prêt le samedi suivant (contre Wolverhampton, ndlr).

“Ne pas griller les étapes“

Vous aviez des offres en première division, pourquoi avoir choisi Reading ?

J’avais des offres de Premier League et de Serie A, mais Reading me suivait depuis longtemps. Le directeur sportif et le coach me voulaient vraiment. Après je n’ai pas eu de garanties de jouer à 100%, mais le fait que le club me veuille vraiment et fasse tout pour que je vienne a pesé dans ma décision. Surtout que personnellement, je voulais venir en Angleterre mais sans griller les étapes, ne pas rejoindre un grand club sans avoir de temps de jeu au final, sinon ça revenait au même qu’au PSG.

En parlant du PSG justement, avec qui vous avez joué un seul match en équipe première, un départ était-il inéluctable ?

Il y a beaucoup de talents au centre de formation du PSG, certains vont peut-être avoir leur chance avec le nouveau coach (Unai Emery, ndlr) qui va peut-être faire jouer les jeunes, mais on ne va pas se mentir, la chance de jouer avec les professionnels, elle ne sera pas offerte à tout le monde. Je conseille aux jeunes de se donner à fond pour rejoindre le groupe pro et s’ils n’y arrivent pas, peut-être partir en prêt ou définitivement pour essayer d’avoir le maximum de temps de jeu. Moi, mon choix était déjà fait avant l’arrivée du nouveau coach, je voulais déjà partir, car j’estimais qu’à un certain âge, il faut montrer qu’on a le niveau pour jouer avec les pros, c’est pourquoi j’ai pris mon envol.

“Ibrahim Kamara m’a conseillé d’avoir du temps de jeu“

Avec aussi l'ambition d’intégrer la sélection A de Côte d’Ivoire ?

C’est vrai que je parle avec le sélectionneur adjoint (Ibrahim Kamara, ndlr) qui a été mon coach en sélections de jeunes. Nos discussions sont souvent basées sur le temps de jeu au haut niveau. Pour essayer d’accrocher les A dans une sélection comme la Côte d’Ivoire, il faut avoir du temps de jeu et dans l’équipe Une, pas avec la réserve. Donc oui, peut-être que Reading sera un tremplin si je fais une bonne saison et que j’ai du temps de jeu. En tout cas, l’objectif c’est de jouer et acquérir de l’expérience, intégrer l’équipe A au plus vite, et y rester.

Bien que né à Paris, vous avez opté très jeune pour la Côte d’Ivoire, c’était une évidence ?

Ça a été évident dans le sens où mes parents sont nés là-bas. Depuis tout petit, la nation que je supporte c’est la Côte d’Ivoire, que ce soit à la CAN ou à la Coupe du monde, quand la Côte d’Ivoire jouait, j’étais toujours derrière la TV, je la supportais à fond. Mon idole, c’est Didier Drogba, donc quand on m’a appelé, c’était une fierté de porter les couleurs de la Côte d’Ivoire, à aucun moment je n’ai hésité ou réfléchi avant d’y aller.

“Aurier, les gens ne le connaissent pas“

En sélection vous pourriez retrouver Serge Aurier, vous l’avez connu au PSG ?

C’est un bon gars. Je l’ai côtoyé pendant une préparation, puis quand il a eu des histoires (l’affaire Periscope, ndlr) et qu’il était en réserve avec nous. Ceux qui ne le connaissent pas dans la vraie vie ne savent pas comment il est, mais franchement c’est quelqu’un qui ne se prend pas la tête, qui conseille les jeunes. Il ne nous prend pas de haut. Quand il était en CFA, on avait l’impression qu’il avait toujours été avec nous et qu’il n’y avait pas de différence entre lui et le reste du groupe. Il me connaissait par rapport à la sélection et il m’a donné beaucoup de conseils pour essayer d’atteindre le haut niveau au plus vite, je le remercie.

Votre nouvel entraîneur, Jaap Stam, avait une réputation de défenseur très rugueux. Quelles sont vos premières impressions sur Stam en tant que coach ?

A ma grande surprise, entre l’homme qu’il était sur le terrain et celui qu’il est en dehors, ce n’est pas du tout le même. Il a l’air très très calme, il est posé et explique bien les choses. Malgré la barrière de la langue, j’ai eu une discussion avec lui, cela s’est très bien passé. Je vais tout faire pour gagner ma place et je pense qu’il est prêt à me donner ma chance de m’exprimer. Ce sera à moi de la saisir.