L’opposition Côte d’Ivoire-Gabon comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2017 est sous la menace d’une délocalisation en raison de l’indisponibilité du stade Félix Houphouët-Boigny. Yaya Touré, le capitaine du Onze ivoirien, refuse d’admettre un tel scénario.
De notre correspondant à Abidjan
La sélection nationale de Côte d’Ivoire accueille son homologue du Gabon à la mi-juin dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2017. Yaya Touré, le capitaine des Eléphants, se passionne déjà pour cette rencontre. Ce, en dépit de l’affaire des primes qui continuent de lanciner le monde du football, voire du sport ivoirien.
“Sur le dossier des primes, nous avions entièrement confiance en notre Chef d’Etat qui, comme vous le savez aujourd’hui, a payé nos primes manquantes. Nous le remercions et savons qu’il fera la lumière sur cette histoire afin d’éviter ce genre de situation à l’avenir. C’est une situation que beaucoup d’athlètes vivent depuis de longues années. Il faut aider les footballeurs et tous les athlètes des autres disciplines à s’épanouir“, s’est-il exprimé sur le site du journal gouvernemental Fraternité Matin.
Optimiste quant à l’issue de cette sombre histoire, le métronome de Manchester City veut se concentrer sur les futures échéances qui attendent les Eléphants de Côte d’Ivoire. A commencer par cette explication avec les Panthères dont lui et ses partenaires entendent profiter pour rendre hommage aux supporters ivoiriens. “Il y a déjà le prochain match à la mi-juin contre le Gabon que nous recevons. Ce sera aussi l’occasion pour nous, joueurs, de rendre hommage à notre public“, a-t-il annoncé avant d’ajouter : “C’est quasiment un match amical pour nos adversaires, même s’il se joue dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2017 car le Gabon est qualifié d’office puisque pays organisateur. Par contre, rien n’est joué pour nous et ici encore nous aurons besoin de notre douzième homme, à savoir le public ivoirien.”
Recevoir en Côte d’Ivoire, une obligation
Toutefois, en raison de la réfection du stade Félix Houphouët-Boigny, des rumeurs de plus en plus persistantes font état de la délocalisation de cette première journée des éliminatoires à Libreville, la capitale gabonaise. Un scénario auquel refuse de croire le Citizen qui a réalisé un doublé ce week-end face à Swansea en Premier League. “Non, je ne crois pas. Puisque c’est nous qui recevons pour le match aller et le retour se jouera à Libreville. Je pense que c’est un calendrier qui est pré-établi déjà. Il sera donc obligatoire et important pour nous de jouer chez nous en Côte d’Ivoire.”
En tout état de cause, Yaya Touré refuse de jouer ailleurs qu’en Côte d’Ivoire. Pour lui, l’indisponibilité du stade Félix Houphouët-Boigny ne saurait justifier une quelconque délocalisation, du moment où le stade de la Paix de Bouaké (Centre) est en mesure d’accueillir les grands rendez-vous. “La Côte d’Ivoire ne peut pas ne pas recevoir un adversaire sous prétexte qu’un stade est défectueux. Je pense que jouer par exemple à Bouaké, nous permettra une fois de plus d’être proches de nos supporters. Ces dernières années, nous nous sommes beaucoup plus cantonnés à Abidjan. Je pense que le choix de Bouaké pourra permettre aux populations de cette ville de voir de près leurs champions d’Afrique“, a-t-il insisté.
Jouer à Bouaké, tout un symbole
L’ancien pensionnaire de l’académie Mimosifcom de l’Asec Mimosas garde d’ailleurs des souvenir émouvants de cette ville, qui de 2002 à 2010 a servi de quartier général à l’ex rébellion ivoirienne. “Je me souviens justement qu’en 2007, alors que le pays vivait une crise, nous avons pu jouer à Bouaké. Je me souviens encore de tout l’engouement autour de ce match au stade de Bouaké. C’était lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2008. C’est un match qui contribuait à consolider la réconciliation nationale. Le pays venait de sortir de cinq années de crise politique. Si je me rappelle bien, l’accord politique de Ouagadougou venait d’être signé. Comme par coïncidence, nous avons marqué cinq buts contre Madagascar. C’était une belle ambiance et un beau symbole“, a-t-il confié.
L’occasion s’avère donc toute belle pour aller revivre ces émotions et corriger une petite injustice. “Je pense que depuis lors, nous ne sommes plus retournés là-bas ni dans aucune autre ville du pays. Ce sera l’occasion de le faire et d’apporter un peu plus de bonheur dans cette zone“, a-t-il conclu.