Tenu en échec samedi par le Bénin (2-2), le champion d’Afrique ivoirien a sérieusement élevé le curseur pour dominer l’Uruguay (2-1), mardi en match amical au Stade Bollaert de Lens. Une victoire loin d’être usurpée, qui a laissé entrevoir les préceptes de jeu du sélectionneur Emerse Faé.
Par Mamadou Oury Diallo,
Il l’a lui-même concédé après la prestation moyennement convaincante de ses hommes face au Bénin, à Amiens le week-end dernier. « On n’a pas joué comme on aurait voulu le faire et comme on aurait dû aussi, parce que nous sommes des champions d’Afrique », a admis le sélectionneur des Éléphants, Emerse Faé, à la veille de la rencontre face à la sélection sud-américaine.
Un aveu accompagné d’une promesse de rachat du technicien de 40 ans, désireux de prouver son savoir-faire comme numéro un sur le banc. Et ce, en dehors du contexte particulier qu’il a connu avec la dernière CAN.
Allant offensif, relance courte, pressing constant…
Contrarié par les Guépards dans son système du 4-2-3-1, Emerse Faé a opté pour un classique 4-3-3 face à la Celeste. Un choix tactique payant, tant celui-ci a mis en exergue l’identité de jeu qu’il désire visiblement mettre en place : des séquences de possession initiées à partir de derrière avec des circuits de passes privilégiés au milieu de terrain et sur les côtés.
Match Amical International
Côte d'Ivoire 2 / Uruguay 1L'aventure des champions d'Afrique 🏆🏆🏆 continue… pic.twitter.com/CLdg5R5yCY
— badciss ™ (@Badciss) March 26, 2024
Lors du premier acte, les Éléphants ont ainsi affiché une domination technique et territoriale dans l’entrejeu, avec le trio Seri-Kessié-Amani constamment disponible pour offrir des solutions de passes au porteur de balle. Une mobilité qui a beaucoup gêné les milieux uruguayens, notamment le Madrilène Federico Valverde et le Parisien Manuel Ugarte, quasiment invisibles pendant toute la première demi-heure de jeu. « Si on veut exister dans ce genre de match, il faudra élever le niveau sur tous les plans », avait d’ailleurs prévenu Faé, avant la rencontre.
Une consigne que ses joueurs ont parfaitement appliqué à l’image de Wilfried Singo, à l’origine de l’ouverture du score, et pas avare d'efforts. Tout comme son pendant du côté gauche, Ghislain Konan, régulièrement porté vers l’offensive pour créer le surnombre. Mais surtout prompt, à l’instar de ses partenaires, à déclencher un pressing constant dès la perte de balle.

Une attitude d’agressivité – au bon sens du terme – qui aurait pu permettre aux champions d’Afrique d’inscrire le but du break au retour du vestiaire, si Lazare Amani puis Jonathan Bamba n’avaient pas manqué de promptitude dans la surface après l’effort louable de Kessié et Diakité, partis harceler et récupérer la balle dans les pieds adverses.
Coaching gagnant
Il s’agit là d’une action emblématique de ce que semble être, en tout cas sur ce match, la « patte » Emerse Faé, qui au passage s’est encore montré très inspiré dans son coaching. Sa décision de lancer le néo-international Guéla Doué a en effet été un coup gagnant. Le latéral droit rennais, qui disputait seulement son deuxième match en sélection, a inscrit le but victorieux dès sa première touche sur une reprise zlatanesque. Une victoire de prestige face au 11e du classement FIFA, avec en prime un contenu très plaisant. De quoi emmagasiner le plein de confiance avant d’affronter en juin le Gabon puis le Kenya pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Mamadou Oury Diallo