Plus appelé avec la sélection de Côte d'Ivoire depuis octobre 2021 et privé de match officiel depuis le mois décembre 2022 et sa fin d'aventure compliquée avec l'Aris Salonique (Grèce), Gervinho va très probablement manquer la CAN 2023 au pays. Forcément un crève-cœur pour l'ailier aux 88 sélections et 23 buts. A 36 ans, l'ancien feu follet de Lille, Arsenal et l'AS Rome est toutefois loin d'en avoir fini avec le football, comme il l'a expliqué dans cet entretien accordé en exclusivité à Afrik-Foot.com.
De notre correspondant à Abidjan,
Vous ambitionniez de jouer dans un dixième club, malheureusement jusque-là, rien. Qu’est-ce qui a coincé cette saison ?
Effectivement, j'étais à la recherche d'un nouveau challenge. Les choses ne se sont pas passées comme souhaitées pour plusieurs raisons. J'étais encore sous contrat avec l'Aris Salonique. Ensuite, vu mon statut, beaucoup de clubs n'avaient pas forcément les moyens de boucler un transfert avec moi. Sinon, j'ai eu plusieurs propositions. Il y en avait certaines très concrètes, mais je n'avais pas envie d'aller des endroits qui auraient pu poser des problèmes au niveau familial. Mais je pense que les choses iront mieux en janvier parce que plusieurs clubs se sont manifestés.
“Vous auriez eu droit au meilleur Gervinho“
Vous êtes né à Anyama, commune non loin du stade d’Ebimpé où la Côte d’Ivoire va disputer le premier tour de sa CAN, vous aurez aimé faire partie de l’équipe ivoirienne ?
Savez-vous que je suis le premier buteur en match et également des Éléphants au stade d'Ebimpé ? C'était face à Madagascar (2-1, le 12 novembre 2020, ndlr). Je ne l'ai jamais caché, j'avais envie de disputer la CAN à domicile, surtout à Ebimpé qui se trouve dans ma ville de naissance. Mon souhait était de boucler mon parcours international avec la Côte d’Ivoire avec cette CAN. Je serais venu avec la ferme ambition de remporter la CAN pour le bonheur des Ivoiriens qui m'ont témoigné beaucoup d'amour durant ma carrière. J'avais vraiment envie de remporter cette compétition et avoir deux CAN à mon palmarès.
Pourtant, il se raconte que vous aviez un deal avec le coach Jean-Louis Gasset. Il vous appartenait de trouver un club pour qu’il vous ramène en sélection et disputer votre dernière CAN à domicile. Qu’en est-il exactement ?
Un deal, le mot est un peu fort. Mais je serais revenu en sélection si j'avais été dans un club. Je sais de quoi je suis capable. J'ai toujours donné le meilleur de moi en sélection. Avec les Éléphants, c'est une formidable histoire d'amour. J'ai toujours performé en sélection, les gens le savent. Et si j'étais revenu, j'allais tout casser. Vous auriez eu droit au meilleur Gervinho que vous avez connu.
“Si je ne suis pas retenu, je comprendrais“
Avez-vous des regrets avec cette probable non-sélection pour la CAN ?
Bon, je ne parlerai pas de regrets parce que tout est encore possible (rires). Je suis affûté et en forme physiquement parce que je travaille sous la supervision d'un préparateur physique, je m'entraîne dur. Mais si je ne suis pas retenu, je n'aurai pas de regrets, je comprendrais.
Quelle est votre appréciation de l’équipe actuelle des Éléphants ?
On a vraiment une belle équipe. Un mix de jeunes talents et d'anciens. Le potentiel du groupe est énorme. C'est une équipe qui est capable de tout. D'ailleurs, je les vois aller loin si l'équipe n'est pas confrontée à des problèmes extrasportifs. Mais je fais confiance au staff technique et aux dirigeants qui sont tous des habitués du haut niveau.
Quel message à l’endroit du public ivoirien et des supporters des Éléphants ?
J'appelle les Ivoiriens à faire bloc derrière l'équipe. Les supporters doivent soutenir l'équipe dans les bons comme les mauvais moments. On a une équipe jeune. Elle a besoin du soutien de tous.