Les Eléphants de Côte d’Ivoire caracolent en tête du groupe H des éliminatoires de la CAN 2012. Mais la dernière victoire, face au Bénin (2-1) a fait renaître les mêmes doutes sur la réelle qualité des hommes de François Zahoui, sans doute un peu trop Drogba-dépendants.
Trois matches, trois victoires, neuf points. La Côte d'Ivoire est bien partie dans ces éliminatoires de la CAN 2012. Oui mais voilà… Les hommes de François Zahoui ne rassurent pas. Devant, derrière ou au milieu, les Eléphants n'avancent pas. La rencontre face au Bénin (2-1) a été comme un résumé de la situation, ce marais dans lequel végètent les Eléphants. La Côte d'Ivoire, malgré une supériorité évidente, a dû s'en remettre à son capitaine et meilleur buteur de l'histoire, Didier Drogba (70 sélections, 47 buts). Pourtant, sur le papier, les Gervinho, Salomon Kalou, Emmanuel Eboué et autres Didier Zokora n'avaient pas de quoi être inquiétés par les Ecureuils. Ils étaient pourtant menés au bout d'un quart d'heure à peine par un but de Seidah Tchomogo (13e). La délocalisation de la rencontre à Accra (Ghana) n'explique pas tout.
Certains cadres, en effet, n'ont pas joué à leur niveau. Entre un Romaric lent et lourd qui tardait à lâcher le ballon, un Emmanuel Eboué transparent et fébrile, un Steve Gohouri pas au niveau ou un Salomon Kalou trop maladroit… le sélectionneur François Zahoui a encore du pain sur la planche. Mais le plus inquiétant reste le poste de gardien de but. Daniel Yeboah, le dernier rempart de l'ASEC, n'est tout simplement pas au niveau. Sa grosse bourde de Polokwane l'avait mis un temps sur la touche, revenu avec le surnom peu envieux de “chouchou de Jacques Anouma”, Yeboah enchaîne les contre-performances en sélection. Coupable sur le but béninois, il ne semble pas en mesure de venir gêner les habitués du poste. Copa Barry, qui n'a rien de l'assurance tout risque, et Gérard Gnanhouan, hanté par le spectre de septembre 2005, sont donc tranquilles.
Une certitude, mille doutes
Au milieu, l'absence de Yaya Touré, blessé, a certes pesé dans la balance mais les Eléphants manquent cruellement d'un patron au milieu du terrain. Didier Ya Konan, étincelant avec Hanovre, n'était même pas convoqué. Peu ou prou de créativité dans l'entrejeu des Ivoiriens donc. Une carence que Gervinho a tenté de compenser par sa vitesse d’exécution et sa qualité technique. En vain. Car le Lillois, descendu d'un cran pour aider au milieu, perdait de fait des forces lorsqu'il se retrouvait aux avant-postes. D'où une maladresse étonnante pour l'ex-Manceau, par ailleurs brillant cette saison en L1. Et la performance de Kalou, l'ombre de lui-même face au Bénin, ne l'a pas aidé. C'est d'ailleurs sur un ballon perdu par le joueur de Chelsea que le Bénin à ouvert la marque.
Derrière, sans Kolo Touré suspendu, Steve Gohouri a fait un match moyen, sans plus. Solide dans les airs, le défenseur de Wigan n'a pourtant pas eu grand chose à faire. Pourquoi se passer d'un Souleymane Bamba plus régulier et, surtout, meilleur ? D'autant que les deux latéraux, Demel (expulsé à la 79e) et Tiéné, n'ont que rarement apporté le surnombre. Heureusement qu'il y a Didier Drogba.
