Afrik-Foot.com vous raconte l’histoire des équipes africaines en Coupe du monde de football. En Italie, Cameroun et Egypte, les deux portes-drapeau viendront buter sur une Angleterre ambitieuse. Mais le monde va danser avec Roger Milla et ses pas de Makoussa… Flash back.
Quatre ans après la première marocaine, les deux représentants africaines arrivent sur la pointe des pieds en Italie. Camerounais et Egyptiens restent en effet sur une Coupe d'Afrique décevante, éliminés tous les deux dès le 1er tour, laissant à l'Algérie le soin de remporter sa seule et unique CAN.
Mis à mal par les mauvais résultats, le coach russe des Lions Indomptables, Valeri Nepomniachi (qui ne parle que quelques mots d'anglais et pas un mot de français), est un illustre inconnu. Rappelé au service de sa sélection, Roger Milla, 38 ans, coulait pourtant une douce retraite du côté de la JS Saint-Pierroise. La préparation des Lions est troublée par les traditionnels débats autour des primes alors que Joseph-Antoine Bell et Thomas Nkono se disputent la place de titulaire dans les buts. Mais, en ce match d'ouverture du Mondial 90, c'est surtout les champions du monde argentins que les 74 000 spectateurs du stade Giuseppe Meazza viennent voir. Tendus par l'enjeu, les Lions multiplient les fautes: Massing (10e) puis Ndip (23e) sont avertis. Mais le Cameroun tient bon. Abel Balbo, Diego Maradona, Jorge Burruchaga ou Claudio Caniggia, rentré à la mi-temps, ne peuvent rien faire. Toutes leurs tentatives échouent à la stupeur générale. L'Argentine vient buter sur des Camerounais réduits à dix à l'heure de jeu, suite à l'expulsion d'André Kana-Biyik. Et c'est son frère François Omam qui marque le but de l'exploit: une superbe tête qui trompe Pumpido, le gardien champion du monde. Même à neuf, après l'expulsion de Massing, l'Argentine ne parvient pas à forcer le verrou.
L'Angleterre, le tombeur d'Africains
Six jours plus tard, face à la Roumanie de Hagi, Lacatus, Popescu ou Raducioiu, les Camerounais répètent leur performance. Cette fois, c'est le vétéran Roger Milla qui, d'un doublé, envoie les champions d'Afrique 1988 en huitièmes de finale. Ce qui explique sans doute leur décontraction au moment d'affronter l'URSS (4-0). Mais qu'importe, la fête est belle et les Lions joueront le deuxième tour face à la Colombie, emmenée par Carlos Valderama. Rebelotte: le Vieux Lion joue un mauvais tour au fantasque gardien sud-américain, René Higuita. Deux buts en trois minutes en prolongation, le Cameroun est en quarts de finale! Mais c'est l'Angleterre et ses stars qui se dresse sur la route de Lions décidement indomptables. Waddle, Lineker, Platt, Barnes, Shilton, Gascoigne… Ils sont tous là. En première période, Platt donne l'avantage aux siens. Retour des vestiaires: Roger Milla is back! Choc psychologique autant que remaniement tactique. Mais, cette fois, l'ancien Montpelliérain de marque pas, offrant tout de même deux buts à ses Lions, d'abord en obtenant un penalty, transformé par Kundé, puis sur une passe millimétrée pour Ekeke, fraîchement entré en jeu. A 2-1, les Lions croient tenir leur exploit. Mais Gary Lineker passe par là et s'offre un doublé. Le Cameroun, injustement éliminé au terme d'un match de légende, quitte l'Italie la tête haute. Désormais, il faudra compter avec les Africains.
D'autant que l'autre représentant du continent n'a pas démérité. Dans l'ombre du Cameroun, l'équipe d'Egypte, pour sa première participation à la Coupe du monde depuis 1934, a tenu son rang même si elle est apparue limitée. Dans un groupe difficile, composé de l'Angleterre, des Pays-Bas et de l'Irlande, les Pharaons ont joué crânement leur chance. Mais le système ultra-défensif mis en place par Mahmoud El Gohary n'offre pas suffisamment d'actions aux attaquants égyptiens. Face aux Bataves (Rijkaard, Koeman, Gullit, van Basten), Abdelghani marque, sur penalty, le seul but des Nord-Africains. Dominée, malgré une organisation solide, l'Egypte obtient un nul méritoire. Le match faec à l'Irlande offre la même configuration pour le même résultat. Les coéquipiers d'Hossam Hassan devront arracher leur billet pour le deuxième tour face à l'Angleterre. A ce moment-là, les quatre équipes sont à égalité de points. L'Angleterre ne se laisse pas surprendre et Wright marque le but de la qualification pour les Trois Lions, celui de l'élimination pour les Pharaons.
